La confiance des investisseurs dans les perspectives d’avenir de l’économie sud-africaine a régressé au deuxième trimestre de l’année en cours, se situant à son plus faible niveau depuis deux ans, selon des données publiées jeudi.

L’indice trimestriel élaboré par la banque d’investissement, Rand Merchant Bank, et le bureau de la recherche économique de l’université Stellenbosch, a montré que la confiance des opérateurs économiques s’est installée à 28 pc au deuxième trimestre.

Selon l’indice, sept opérateurs économiques sur dix se disent insatisfaits du climat des affaires dans le pays.

Les conclusions de l’indice sont tirées d’une étude à laquelle ont pris part environ 1.800 investisseurs.

Ces données traduisent le climat d’incertitude qui prévaut dans le pays. Quelques jours après les élections générales, remportées le 8 mai dernier par le Congrès national africain (ANC), le pays s’est retrouvé face à de nouvelles divisions au sein de ce parti au pouvoir.

Les différentes factions de la formation de l’icône Nelson Mandela croisent le fer au sujet de l’élargissement du rôle de la Banque centrale, une revendication rejetée par le gouvernement. L’exécutif argumente que tout changement du rôle de l’institution dans la conjoncture actuelle, pourrait déstabiliser l’économie déjà en détresse.

Des accusations de corruption contre le président Cyril Ramaphosa ont accentué l’incertitude dans le pays, provoquant, dans la foulée, une dégringolade de la monnaie locale, le rand.

Ces développements interviennent dans une conjoncture difficile pour le pays. Des chiffres publiés récemment par l’agence officielle des statistiques ont montré que l’économie sud-africaine a reculé de 3,2 pc au premier trimestre de 2019, marquant sa plus forte contraction depuis la crise économique et financière mondiale de 2008/2009.

Cette contraction, qui intervient suite à une croissance de 1,4 pc du Produit intérieur brut (PIB) au dernier trimestre de 2018, est le résultat de la contreperformance de secteurs clés notamment le secteur manufacturier qui a reculé de 8,8 pc.

Pratiquement tous les secteurs de l’activité économique ont enregistré des résultats négatifs, selon les conclusions de l’agence des statistiques.

Cette nouvelle chute témoigne de l’aggravation de la crise économique dans le pays arc-en-ciel, qui souffre d’énormes déficits sociaux dont un chômage affectant près de 28 pc de la population active et une pauvreté touchant plus de la moitié de la population globale (environ 58 millions d’âmes).