Jean-François Copé, président de l’UMP

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    Infomediaire : Un hommage sera rendu à Mme Khadija Doukkali (décédée récemment) lors de votre prochaine visite au Maroc, pouvez-vous nous dire un mot sur cette militante UMP ?
     
    Jean François Copé : Khadija Doukkali était une personnalité très appréciée dans notre mouvement et une amie pour moi. Elle fut notre candidate pour la 9ème circonscription des Français établis hors-de-France au mois de juin 2012. Son action a grandement participé à faire du Maroc la première  fédération des français établis hors-de-France.  Khadija s’était beaucoup impliquée dans la préparation de cette visite. Elle nous manque beaucoup. 
     
    Infomediaire : Et outre cet hommage, quel est l'objectif de votre visite au Maroc ?
     
    Jean François Copé : Le Maroc et la France entretiennent des relations privilégiées. Pour tout responsable politique français, le Maroc est une étape incontournable. Certes, nous sommes dans l’opposition mais je crois qu’il faut structurer davantage les relations entre l’UMP et les partis politiques marocains dont nous sommes proches… Enfin la fédération UMP du Maroc est de loin la plus importante des Français établis hors-de-France, je tenais donc à aller à la rencontre de nos sympathisants.
     
    Infomediaire : On entend ces derniers temps beaucoup parler de conflits au sein de votre parti, que pouvez-nous dire à ce sujet ?
     
    Jean François Copé : L’UMP est en ordre de marche. Nous avons gagné quasiment toutes les élections partielles depuis 18 mois. Nous gagnons des militants. Nous avons réussi la plus grande levée de fonds jamais faite par un parti politique dans l’histoire de la Vème République suite à la décision du Conseil constitutionnel d’invalider les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. La mobilisation est très encourageante ! J’alerte simplement certains de mes amis sur le fait qu’avant de se projeter en 2017, il y a 2014, 2015 et 2016. Toutes les ambitions personnelles sont très légitimes, mais ne brûlons pas les étapes : nous ne gagnerons pas les élections présidentielles si nous échouons aux élections municipales !
     
    Infomediaire : Le Roi Mohammed VI a lancé récemment une nouvelle stratégie migratoire au Maroc, qu'en pensez-vous ?
     
    Jean François Copé : Je salue bien entendu cette initiative qui vise à donner un cadre juridique plus adapté pour régler des questions complexes, notamment le statut des réfugiés. On ignore trop souvent que le Maroc est une terre d’asile et d’immigration.
     
    Infomediaire : Quelles sont vos impressions sur le nouveau gouvernement marocain ?
     
    Jean François Copé : Il ne m’appartient pas bien sûr, de commenter la composition du gouvernement d’un pays ami. Je constate simplement que des élections législatives libres et transparentes se sont tenues en 2011. Une coalition gouvernementale a été constituée. L’un des partis a décidé de ne plus participer à l’action gouvernementale, un autre le remplace. C’est le jeu normal en démocratie.
     
    Infomediaire : Un mot sur l'immigration marocaine en France ?
     
    Jean François Copé : Je ne crois pas au slogan d’« immigration zéro ». Je plaide pour une immigration choisie. Je crois que la France ne doit pas dissuader les jeunes étudiants talentueux, surtout lorsqu’ils ont été formés dans des établissements primaires et secondaires français, de poursuivre leurs parcours universitaire en France. 
     
    La délivrance de visas doit être facilitée pour ceux qui sont les acteurs quotidiens du partenariat franco-marocain (hommes d’affaires, universitaires, chercheurs, élus, journalistes, etc.).
     
    En revanche,  je le dis très clairement, la France n’a plus les moyens d’absorber une immigration à caractère économique. Son système social trop attractif peut inciter certains à tenter de traverser la méditerranée, pour de mauvaises raisons. L’intégration n’est pas possible dans ce contexte. Au-delà  des drames horribles que nous avons récemment connus à Lampedusa, il faut être conscients  que, pour celui qui entre illégalement l’issue ne peut être que malheureuse et se traduire par une reconduite à la frontière. L’immigration illégale constitue un frein à l’intégration et un malheur personnel pour celui qui se laisse abuser par des filières souvent mafieuses.