La première phase de la réforme du régime de change, entamée il y a quinze mois, a été réussie, à la faveur notamment du contexte favorable qui a marqué le démarrage de ce processus, a souligné, jeudi à Casablanca, le directeur des opérations monétaires et des changes à Bank Al-Maghrib (BAM), Mounir Razki.

Ce contexte a été caractérisé, entre autres, par un niveau de réserves de change adéquat, des équilibres macro-économiques rétablis et un système bancaire résilient, a précisé Razki lors d’une conférence sur « la flexibilité du dirham et la réglementation des changes : Quel bilan ? », organisée par la Chambre de commerce britannique pour le Maroc.

Il a, dans ce sens, fait savoir que cette première phase, dont les objectifs ont été pleinement atteints, visait à permettre aux opérateurs d’intégrer la notion de flexibilité du taux de change et à assimiler le nouveau cadre opérationnel mis en place sur le marché de change.

Ainsi, a poursuivi Razki, les craintes des opérateurs et du public quant à une dépréciation excessive du dirham se sont dissipées, puisque les cours de change de la monnaie nationale évoluent à l’intérieur de la bande de fluctuation fixée, sans intervention de Bank Al-Maghrib.

Cette première phase a également permis d’avoir une position de change confortable des banques qui n’ont pas eu recours à BAM depuis le 20 mars 2018, ainsi qu’une perception positive par les investisseurs étrangers comme en témoigne la hausse des investissements directs étrangers (IDE), a-t-il noté.

Razki a, par ailleurs, passé en revue les principales mesures de ladite phase, dont notamment l’instauration d’un nouveau mécanisme de formation des prix par le marché dans la limite de la bande de fluctuation et la refonte du cadre des interventions sur le marché de change visant à les réduire progressivement.

Et d’ajouter qu’il s’agit aussi de la mise en place d’une plateforme électronique de négociation de devises permettant la redynamisation du marché interbancaire et l’amélioration de sa qualité, outre l’adaptation du cadre réglementaire à travers le regroupement et la simplification des textes réglementaires.

S’agissant de l’activité sur le marché interbancaire, Razki fait état d’une amélioration de la liquidité suite au nouveau cadre opérationnel mis en place, avec une hausse du volume quotidien moyen de 204 millions de dirhams (MDH) en 2017 à 323 MDH en 2018, pour dépasser les 500 MDH depuis le début de 2019.

En somme, l’objectif final de la flexibilité du dirham est d’aboutir à un régime de change flottant où le taux de change sera fixé par le marché en fonction de l’offre et de la demande en devises et les anticipations des opérateurs en lien avec les fondamentaux économiques du pays.

Cette réforme, graduelle et adaptée, est étalée sur plusieurs étapes, dont le séquencement dépend de l’appréciation des prérequis (maintien des équilibres marco-économiques, adéquation des réserves de change, résilience du système bancaire, cadre de politique monétaire adapté), ainsi que du degré de développement du marché de change (liquidité du marché interbancaire, mécanisme de formation des prix, gestion du risque de change par les opérateurs).

IM