Laila Mamou, Présidente du directoire de Wafasalaf.

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    Infomediaire : Wafasalaf a lancé son « Observatoire de la consommation des ménages », quel en est l’enjeu ?
     
     Leïla Mamou : L’Observatoire Wafasalaf est le fruit d’une série d’enquêtes quantitatives et d’études qualitatives qui ont  pour vocation de mettre la lumière sur la perception des ménages marocains quant à leur pouvoir d’achat, l’évolution de leurs dépenses, le taux d’équipement et les intentions d’achat à 12 mois.
     
    Cet  Observatoire est d’abord destiné au public marocain.  Ses résultats annuels  seront libres d’accès afin d’apporter un nouveau regard sociologique sur les habitudes de consommation des marocains et servir l’intérêt général. Il consacre ainsi clairement la modernité dans laquelle notre pays est entré. 
     
    A côté de ces résultats annuels qui permettront de réaliser des comparaisons et de dégager des tendances, nous avons décidé de mettre en place des synthèses sectorielles pour approfondir l’analyse des comportements et intentions d’achats par catégories de biens et services (équipement de la maison, TIC, auto-moto, voyages, éducation, assurance). 
     
    Ces analyses détaillées seront mises à disposition de nos partenaires pour leur permettre d’innover dans leurs offres et services et mieux satisfaire leurs clients.
     
    Infomediaire : Qu’est-ce qui a motivé Wafasalaf à entreprendre une telle démarche ? 
     
    Leïla Mamou : Je mesure chaque jour la chance en tant que marocaine, de vivre dans un pays stable politiquement et économiquement. C’est une particularité qui a permis l’émergence d’une classe moyenne ces dernières années accélérant la marche du pays vers la modernité.
    Il est indispensable de prendre conscience du potentiel que représentent les consommateurs marocains pour le développement du pays et son attractivité économique et c’est exactement ce que fait Wafasalaf depuis plus de 25 ans maintenant. 
     
    Leader dans notre secteur, nous avons été en relation avec des centaines de milliers de marocains que nous avons accompagnés pour l’équipement de leur maison, l’achat de leur voiture, leurs vacances et tous les moments qui comptent dans la vie d’une famille. Nous avons accumulé une bonne connaissance des habitudes et comportements de consommation des marocains et nous mettons cette expertise au service de l’Observatoire.
     
    Par ailleurs, le crédit n’étant qu’un moyen de financement parmi d’autres de la consommation des ménages marocains – notre enquête indique qu’il vient après l’épargne, l’aide de la famille, l’emprunt à l’entourage ou encore la tontine-  il fallait à cet effet élargir notre horizon pour pouvoir appréhender de façon exhaustive les modes et ressorts de consommation des ménages et leurs évolutions.
     
    Infomediaire : En quoi cet Observatoire et les indicateurs qui en découlent est-il innovant ou se différencie t-il des autres outils de mesure ?
     
    Leïla Mamou : Nous avons mis en place avec l’Observatoire un outil unique.
    En effet, il est important d’éviter les confusions et je tiens à rappeler que l’objectif de l’Observatoire Wafasalaf n’est pas de reproduire un outil de mesure statistique de la consommation des ménages, mesure qui est réalisée par ailleurs par d’autres organismes officiels.  Au contraire, la singularité de notre approche est d’explorer les ressorts psychologiques, sociaux et culturels de la consommation. 
     
    Ainsi, l’Observatoire enquête auprès des marocains sur le pourquoi et le comment de leurs décisions en matière d’achats de biens et services, sur leurs motivations, leurs priorités, leurs aspirations, leurs comportements, leurs intentions.
     
    Il n’est donc pas seulement un point de conjoncture à date mais se veut bel et bien le miroir des modes de consommation des ménages marocains.
    Notre première enquête montre d’ailleurs très bien l’importance des facteurs culturels et sociaux spécifiques qui influent fortement les comportements d’achats et l’attitude des Marocains vis à vis de la consommation.  A titre d’exemples, je citerai : la solidarité familiale comme valeur centrale ; l’enfant placé au cœur des priorités et des préoccupations ; un rapport à la consommation raisonnable et responsable ; la prédominance des moyens de financement propres ou solidaires…
     
    Infomediaire : A qui est destiné cet Observatoire ? 
     
    Leïla Mamou : Les résultats issus de cet Observatoire intéressent toutes nos parties prenantes et ce à divers titres :
    Le grand public et les médias d’abord, car nous fournissons des informations et des repères, révélons des tendances à travers nos indicateurs annuels qui permettront de mieux connaître et comprendre les modes, aspirations, priorités, motivations et intentions de consommation des marocains 
    Les décideurs politiques et économiques ensuite, car les données de l’observatoire sont enrichies d’analyses et commentaires de notre comité scientifique et constituent un complément très utile aux données purement statistiques disponibles par ailleurs.
     
    Nos partenaires et leurs clients enfin, car la connaissance et la compréhension des motivations et intentions de consommation des marocains constituent pour Wafasalaf et ses partenaires un moyen d’améliorer leurs offres pour mieux répondre aux attentes de leurs clients 
     
    Infomediaire : Concrètement, comment comptez-vous partager les résultats de l’Observatoire ?
     
    Leïla Mamou : Toutes nos données sont disponibles sur notre site internet observatoire.wafasalaf.ma et sur nos réseaux sociaux dans un souci de transparence et j’invite donc l’ensemble des intéressés à venir consulter les résultats de l’étude.
    Notre ambition est de faire de l’Observatoire un marqueur de l’évolution et de la transformation des comportements des consommateurs marocains afin de nourrir le débat public et d’apporter une grille de lecture inédite.