L’humoriste Abdelkader Secteur

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    Infomédiaire : Propulsé par le Comedy Club de Jamel Debbouze, Comment êtes-vous devenu comique professionnel ?

    Abdelkader Secteur : J’ai passé plus de 14 ans en Algérie et je travaillais dans des fêtes familiales et des mariages. Le premier mariage remonte à 1998, il y a eu une coupure d’électricité pendant laquelle j’ai essayé de distraire et d’amuser  les invités en leur racontant des blagues. Quand le courant a été rétabli, les invités ont voulu que je poursuive le spectacle à la place de l’orchestre.  Ensuite, j’ai commencé à  enregistrer  des CD et DVD piratés puis même des vidéos sur internet. Un jour le directeur artistique de Jamel Debbouzze, Mohamed Hamidi, qui est originaire de ma région et que je connais depuis très longtemps, a vu mon DVD piraté, parce que je n’avais aucun CD légal. Il a ensuite  passé toute une nuit à regarder plusieurs vidéos sur internet qu’il a apprécié puis, après avoir montré mon CD à Jamel, il m’a contacté pour partir en France. Je suis donc parti en France et j’ai rencontré Jamel puis j’ai commencé avec 2 spectacles  (Mardi et Jeudi) dans le Comedy Club de Jamel Debbouze. Encore une fois il a apprécié et a fini par me proposer de travailler avec lui, et je suis avec lui depuis Mars 2009 jusqu’à aujourd’hui.

    Infomédiaire : Pourquoi avez-vous choisi ’’une vie de chien’’ comme titre pour votre dernier spectacle ?

    Abdelkader Secteur : Le thème vient du phénomène des harragas et des conditions de vie en France que certains comparent à une " vie de chien" ; c’est aussi le Sketch le plus long de mon spectacle. Je parle dans ce spectacle de l’immigration, et parle aux jeunes maghrébins qui veulent immigrer en France ou en Europe et qui risquent leurs vies dans le seul but d’arriver en Europe et  dans l’espoir de bâtir une belle vie. Mon but est d’arrêter ce phénomène et j’essaye de dissuader ces jeunes de quitter la frontière dans ces conditions…  J’ai donc commencé à parler des immigrés en Europe de façon humoristique et de raconter des histoires à ce sujet pour faire passer le message et pour faire rire les gens.  

    Infomédiaire : Utilisez-vous des travers de la société marocaine dans vos sketchs pour faire rire ?

    Abdelkader Secteur : Moi dans mes spectacles ou mes sketches, quand je parle des algériens, je parle des marocains aussi, on a la même culture, la même religion et la même mentalité, il n’y a aucune différence. Donc quand je parle d’un algérien, je parle en  même temps d’un marocain.

    Infomédiaire : Avez-vous des projets en perspective parallèlement à vos spectacles  dans le domaine du cinéma ?

    Abdelkader Secteur : Oui j’ai déjà joué dans un film avec Jamel. Un film avec Rachid Bouchareb, Hors la loi. J’avais un passage à jouer dans ce film, et c’est mon premier film. J’ai d’autres propositions, notamment avec le réalisateur Mohamed Hamidi, qui est le metteur en scène de Jamel Debbouze et normalement on va commencer à tourner vers le mois de Novembre. J’aurai aussi un petit passage dans un autre film avec Jamel qu’on va commencer à tourner vers le mois de Mai.

    Infomédiaire : Est-ce que vous  comptez  parler  prochainement, entièrement  en français dans vos prochains spectacles ?

    Abdelkader Secteur : Oui justement, je vais vous donner mon point de vue, moi je fais de l’humour maghrébin, algérien ou marocain. Une fois les sketchs traduits, ils ne plairont plus autant et je risque de perdre mon public. Et puis la traduction change même des fois le sens du Sketch ou de la blague. Après le prochain spectacle,  je vais plus parler en Français et dépasser les 30% de français que j’utilise pour le moment dans mes sketchs, mais ma base restera toujours avec notre langue arabe.