Le Maroc figure parmi les marchés émergents les plus prometteurs en 2019 selon le HuffPost qui cite une étude du cabinet Atradius, filiale du groupe espagnol Catalana Occidente et spécialiste en assurance. Aux côtés du Pérou, du Vietnam, de l’Indonésie et de la Bulgarie, le royaume présenterait plusieurs perspectives économiques en nette amélioration, dans une région où la croissance est pourtant en demi-teinte.

Alors que les marchés émergents devraient connaître une croissance plus lente en 2019, à cause de la baisse de la croissance du commerce mondial, l’incertitude des politiques et la volatilité des prix du pétrole, ces cinq marchés “ont des perspectives de croissance élevées et une vulnérabilité limitée à ces vents contraires mondiaux” selon Dana Bodnar, économiste chez Atradius et responsable de l’analyse des risques macroéconomiques et nationaux, interrogée par le magazine Global Finance.

Avec une croissance du PIB qui devrait s’accélérer à 3,3% en 2019, contre 2,8% en 2018, le Maroc se positionne comme une “plaque tournante internationale du commerce et de l’investissement” selon l’étude, et cela en particulier grâce à la croissance du secteur manufacturier suite à l’augmentation des dépenses d’investissement du gouvernement. Les perspectives économiques du Maroc vont également bon train grâce à une reprise cyclique de la production agricole.

Plaque tournante stratégique pour le commerce et les investissements entre l’Europe et l’Afrique et entre l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient, le Maroc profite d’une proximité avec les marchés européens et des investissements importants, notamment dans l’industrie manufacturière orientée vers l’exportation, en particulier l’automobile, qui présente “un potentiel de croissance élevé”, selon l’étude. Il existe également un fort potentiel dans l’industrie du tourisme, celle-ci ayant enregistré une croissance annuelle moyenne de 6% depuis 2000 et une hausse de 8,5% en 2018.

Jouissant d’une stabilité politique exceptionnelle dans la région, en dépit des tensions sociales dans certaines provinces du pays, la situation actuelle du Maroc devrait rester la même pendant plusieurs années, estime Atradius. Du côté de sa politique monétaire, le taux de change du Maroc est géré par rapport à un panier de devises, principalement l’euro et le dollar, mais les autorités prennent des mesures pour libéraliser le taux de change, “ce qui contribuera à absorber les chocs extérieurs et à maintenir la compétitivité”. Une ligne de liquidité de précaution du FMI assure la stabilité extérieure, poursuit l’étude.

Le secteur des énergies renouvelables permet également au Maroc d’accroître sa croissance grâce aux bonnes infrastructures et opportunités potentielles d’importations. Le pays tire déjà environ 35% de son énergie des énergies renouvelables, en particulier de l’énergie solaire concentrée, rappelle le rapport.

En somme, des gages de bonnes performances qui pourraient permettre au Maroc de rejoindre le club très convoité des pays émergents, et ce malgré le manque de compétitivité industrielle relevé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En effet, l’offre est faible et il existe peu d’entreprises au Maroc qui se situent à la frontière de la compétitivité mondiale.

IM