Infomédiaire Afrique – L’Afrique du Sud, un des pays les plus industrialisés du continent africain, traverse actuellement sa plus longue période de ralentissement économique depuis 1945, selon un rapport du Center for Risk Analysis (CRA).

Il s’agit d’une situation peu confortable pour le pays au moment où d’autres pays émergents s’imposent de plus en plus comme locomotives de croissance de l’économie mondiale, indique le centre, qui se base dans ses conclusions sur des données fournies par la Banque centrale sud-africaine depuis la fin de la deuxième guerre mondiale en 1945.

Ian Cruickshanks, économiste en chef à l’institut des relations entre les races dont relève le CRA, estime que le pays continue de subir les conséquences du cycle le plus dur de ralentissement depuis plus de 70 ans.

Le rapport du CRA fait la lumière sur la période de marasme économique que connaît le pays depuis 2008. Depuis cette année, l’économie sud-africaine n’a jamais pu croitre de plus de 2 pc. Les choses se sont empirées ces derniers temps, avec l’entrée du pays en récession au deuxième trimestre de l’année en cours suite à deux trimestres successifs de croissance négative.

Cette récession vient compliquer les efforts du gouvernement conduit par l’ANC qui se débat dans une profonde crise marquée par une aggravation des déficits sociaux. Le chômage frappe officiellement plus de 27 pc de la population active, alors que la pauvreté affecte plus de la moitié d’une population globale d’environ 56 millions d’âmes.

Le centre souligne, par ailleurs, qu’il n’existe aucune indication au sujet d’une fin imminente de ce cycle de ralentissement. Il s’agit d’une conclusion qui rejoint les prévisions de croissance pour l’Afrique du Sud fournies par les institutions financières internationales.

Pour l’année 2018, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international prévoient une croissance de 1 pc et 0,8 pc du PIB sud-africain, respectivement.

Le Center for Risk Analysis a, dans ce contexte, exprimé des interrogations au sujet du plan de relance économique, annoncé récemment par le président Cyril Ramaphosa.

Selon le centre, le plan, qui prévoit une série de mesures destinées à redynamiser les secteurs à forte valeur ajoutée en termes de croissance et de génération d’emplois, ne devra pas donner les résultats escomptés.

La crise que traverse l’Afrique du Sud ne sera pas réglée par des plans de relance ou par une restructuration et un reprofilage des dépenses publiques, indique le centre, soulignant que cette crise est le résultat de «politiques hostiles aux affaires» mises en œuvre durant les dix dernières années.

L’Afrique du Sud a besoin de réformes réelles capable d’inscrire le pays dans une nouvelle trajectoire de croissance, indique le centre, soulignant que l’actuel ralentissement est inquiétant d’autant plus qu’il perdure au moment où d’autres pays réalisent d’importants résultats.

Rédaction Infommédiaire