L’indice moyen du climat des affaires en Tunisie ne dépasse pas les 3,2/10, selon le rapport 2018 sur l’attractivité régionale, dont les résultats ont été dévoilés par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE).

 

Pour ce qui est de l’attractivité régionale dans les différents gouvernorats du pays, la région de Tunis se situe en tête de liste avec un score qualifié « moyennement satisfaisant » de l’ordre de 5,15/10, suivi par Sfax (4,50/10), Sousse (4,39/10) et Ben Arous (3,98/10), ajoute le rapport qui fait état d’un indice de 1,7/10 dans le gouvernorat de Kébili (Sud).

 

Il s’agit d’un « indice qui n’est pas du tout satisfaisant », déplore Taieb Bayahi, président de l’IACE, qui a relevé dans des déclarations à la presse que cet indice mesure la capacité des régions, pour une période donnée, à offrir aux investisseurs les conditions qui les attirent pour s’implanter, se délocaliser ou encore lancer des projets.

 

Il a fait savoir que le rapport 2018 a été basé sur 9 piliers au lieu de 5 (tel le cas pour les 3 anciennes éditions 2015- 2016 et 2017), et sur 95 variables au lieu de 91, et ce, afin de coller au maximum aux critères adoptés dans la réalisation du rapport Doing Business.

 

Les piliers portent sur institutions et gouvernance, infrastructure et urbanisation, santé, éducation et compétences, adoption des TIC, inclusion financière, marché du travail, dynamisme des affaires et innovation, a-t-il rappelé.

 

Pour sa part, M. Abdoulaye Sy, économiste en chef de la Banque mondiale pour la Tunisie, qui était l’invité de la Radio « Express FM », a indiqué que pour résoudre ses problèmes macroéconomiques, la Tunisie a besoin d’être plus productive et plus compétitive.

 

« Globalement, les infrastructures de la Tunisie sont assez bonnes et ses fondamentaux aussi. Ils sont solides et sont à même de lui permettre d’être plus productive et compétitive. Il suffit de les consolider et de renforcer les indices comme celui du capital humain », a-t-il insisté.

 

Il a expliqué que cet indice montre qu’un Tunisien qui naît dans l’état actuel des choses sans réformes de l’éducation ni de la sécurité sociale n’arrivera à atteindre que la moitié de sa productivité potentielle, précisant que ce taux atteint les 88% pour la Corée.

 

Il a souligné qu’il est nécessaire donc d’améliorer le système d’éducation, de santé et de la protection sociale, déplorant le fait que certains indicateurs restent faibles comme celui traitant du commerce international.

 

« Le transport et la logistique sont un des talons d’Achille de la Tunisie, le transport interne et sa rapidité et ses coûts doivent s’améliorer. Il s’agit d’un indicateur important pour la compétitivité de la Tunisie », a-t-il suggéré.

 

Selon l’économiste en chef de la BM, cela peut passer par les investissements mais il y a aussi des éléments importants qui peuvent apporter de l’impact.

 

Dans ce sens, il a relevé que la Tunisie est passée par plusieurs années où il y a eu certes des réformes mais aussi beaucoup de résistance pour les mener en profondeur, ajoutant que ces réformes ont pris plusieurs années que et dans la situation économique actuelle, il faut que le tempo soit plus soutenu et plus rapide.

IA