Une téléconférence consacrée à la thématique «Covid-19 : Impacts et adaptations des réseaux ferrés africains !» a été organisée par l’Office National des Chemins de Fer (ONCF), avec la participation de plus de 160 décideurs, hauts responsables, experts et chercheurs d’Asie, d’Europe et d’Afrique.


Initiée en étroite collaboration avec l’Union Internationale des Chemins de Fer (UIC), cette téléconférence a été l’occasion de dresser l’impact de la pandémie sur l’activité du secteur ferroviaire suite à la restriction voire la suspension du trafic voyageurs, indique vendredi un communiqué de l’ONCF, ajoutant qu’une attention particulière a été accordée au cas des réseaux africains vu leurs spécificités et ce, au moment où le continent semble résister bien face à la propagation de la pandémie. 


« Ce vaste continent qui pèse 17 % de la population mondiale, n’abrite que 1,12 % des malades et 0,7 % des morts. Or son impact s’est fait sentir vigoureusement au niveau de tous les secteurs productifs comme le cas du transport tous modes confondus », relève la même source.


A cet égard, « l’exception du modèle marocain – qui a privilégié le capital humain et la santé des citoyens – a retenu l’attention et l’admiration des participants suite aux vigoureux efforts déployés, sur instructions du Roi Mohammed VI, pour endiguer la propagation du Covid-19 et ce, dans le cadre d’une approche proactive en adoptant des actions préventives sans précédent, ayant permis à notre pays de maintenir la situation sous contrôle et d’atténuer l’ampleur des chocs exogènes sur notre économie », note le communiqué.


Abordant le cas du secteur ferroviaire marocain, Mohamed Rabie Khlie, Directeur Général de l’ONCF et président de l’UIC – Région Afrique, a relaté le plan d’urgence spécifique déployé par l’Office suite à la crise sanitaire, tout en mettant en exergue les mesures préventives et proactives structurées en six leviers ayant trait au pilotage, à la gestion des RH, au plan de continuité de l’activité, à la communication avec les parties prenantes, aux initiatives de solidarité ainsi qu’à des dispositions financières.


Prenant la parole successivement, les hauts responsables des réseaux ferrés de la Corée du Sud, du Japon, de la France, de la Grèce, de l’Italie, de la Tunisie, de l’Algérie, du Cameroun, de Burkina Faso, du Sénégal, de l’Ethiopie, de Djibouti, de la Côte d’Ivoire, du Gabon et du Maroc, ont partagé avec les conférenciers les cas de leurs pays en matière de management de leurs réseaux ferrés dans ce contexte spécifique, les bonnes pratiques et les mesures prises pour atténuer les dégâts dans le strict respect des consignes sanitaires édictées par les autorités compétentes, poursuit la même source.
Ils ont également fait un focus sur les dispositifs arrêtés pour préparer au mieux la relance de l’activité, en prenant en compte les changements opérés au niveau de leur environnement externe.


Suite à un débat riche et fructueux, les participants à cette visioconférence ont dénoté avec satisfaction le rôle vital joué par le transport ferroviaire Fret et Logistique pendant cette crise, fait observer le communiqué qui souligne qu’il a en effet été marqué par une mobilisation exceptionnelle pour assurer l’acheminement des marchandises de et vers les centres de production, de stockage que vers les ports.


De même, les intervenants ont souligné que dans un contexte spécifique d’après coronavirus, les réseaux ferrés sont appelés à tenir compte des changements de paradigmes liés aux facteurs de mobilité. A ce titre, il a été conclu qu’il n’existe pas de recettes prédéfinies transposables d’un réseau à un autre. Chaque réseau devra s’adapter à son contexte économique, financier voire politique, tout en s’inspirant des bonnes pratiques des uns et des autres.


Enfin, des leviers ont été identifiés dont le déploiement est fort important pour que les entreprises ferroviaires puissent s’adapter aux nouvelles contraintes et paradigmes, indique la même source, expliquant qu’il s’agit de doubler la vigilance en renforçant la protection des salariés et partenaires, d’adapter les modes de management et repenser la relation « Clients » pour s’aligner à leurs nouvelles attitudes et regagner leur confiance. 


A cela s’ajoute la nécessité de la revue des modèles économiques pour rendre plus viable le train de vie des entreprises ferroviaires et permettre au rail de continuer à se positionner au service d’une mobilité durable et prospère, conclut le communiqué.