Aziz Chabine, Co-Fondateur RESTOPRO – La SQALA.

    invite_du_moisSQALABg.jpg
    Infomediaire : Tout d’abord, pouvez-vous nous rapprocher du groupe RESTOPRO ?
     
    Aziz Chabine : Restopro est un « label » de restaurant de qualité à Casablanca : c’est aussi le nom de la société holding qui possède et/ou gère les restaurants du groupe : La Bavaroise, La Bodega, La Sqala, L’Osteria di Casa et qui vend du conseil en restauration. Notre équipe est composée de 200 salariés, 65 fournisseurs, et de nombreux clients.
     
    La société Restopro est née de la volonté de trois professionnels de la restauration de travailler ensemble au Maroc, avec moi et mes deux associés Eric Arnoux et Eric Mitelman, tous les trois amoureux de culture et de gastronomie. D’autres projets de restaurants sont dans le pipe de la société dont un dans la nouvelle zone résidentielle du projet Prestigia à Bouskoura. 
     
    Infomediaire : Quel est votre positionnement dans le secteur de la restauration commerciale ?
     
    Aziz Chabine : Proposer le meilleur rapport qualité/prix et le meilleur service de Casablanca. Nous nous considérons comme leader de la restauration à thème à Casablanca.
     
     
    Infomediaire : Force est de constater le nombre important des établissements gastronomiques à Casablanca, comment arrivent les restaurants du Groupe Restopro à tirer leur épingle du jeu ?
     
    Aziz Chabine : Il y a 25 ans, il y a avait à peine cinq restaurants de qualité à Casablanca, dont déjà la Bavaroise, maison fondée en 1968.
    La constance, la qualité de service, l’hygiène, la qualité et la fraicheur des produits, sont notre fer de lance qui nous a permis d’avoir aujourd’hui des institutions de la gastronomie.
    Nous avons également une approche commerciale qui est de dire : satisfait ou remboursé. Nous sommes confiants dans nos produits, mais nous savons aussi que nous ne sommes pas infaillibles et nous demandons à nos clients de nous informer de nos axes d’améliorations. Nous sommes ouverts à la critique constructive et à l’écoute active des doléances de nos clients. In Fine, nous sommes animés par la volonté de faire plaisir. 
    Aussi, l’innovation est un paramètre capital dans notre métier ! Ensuite, nous portons beaucoup d’attention à notre personnel : plans de carrière, formation, voyages, team building… bref, tout ce qui permet de fidéliser le personnel et de lui transmettre notre culture d’entreprise toujours à la recherche d’excellence. 
     
     
    Infomediaire : Certains medias évoquent des mesures prises par le conseil de la ville de Casablanca afin de mieux rentabiliser certains bâtiments de la métropole dont La Sqala, pouvez-vous rebondir sur ce sujet qui a fait couler pas mal d’encre ces derniers temps ?
     
    Aziz Chabine : Les médias sont utiles, mais pas toujours bien informés. Pire, il peut arriver qu’ils soient dupés par des informations erronées. L’erreur est humaine, nous ne jetons la pierre à personne, nous apportons juste des corrections à cette occasion, car nous nous estimons victimes de préjudice. Je vous remercie de me donner l’occasion de rafraichir la mémoire pour certains et d’en informer d’autres.  
     
    Il y a 12 ans, SM Mohammed VI est arrivé au trône, il avait insufflé une confiance à son peuple et aux investisseurs, et donné une orientation de développement dans la transparence. Il nomme de nouveaux walis (6 avec des super pouvoir). Il fait avancer le Maroc et lance entre autre le plan Azur. Nous faisions 2 millions de touristes à l’époque et nous sommes arrivés à 10 millions aujourd’hui. 
    Nous avons surfé sur cette vague, nous avions imaginé un partenariat public, privé, mécène pour restaurer une ruine, réhabiliter l’image d’un quartier grâce à un restaurant. Nous nous sommes battus pour que les casablancais soient fiers de la Sqala. Nous avons investi à la place de la ville qui n’avait ni les moyens humains de le faire ni les lignes de financement nécessaire. Nous avons offert à la ville de Casablanca un lieu de vie. Si l’on prend en compte les 8 millions de dirhams de construction, de réhabilitation de la muraille et des jardins et des travaux que nous avons investis, cela revient à avoir payé un loyer mensuel de 66 000 dh depuis 10 ans. En plus des 750 dh par mois. 
    Nous avons tenté de reconduire notre contrat, malheureusement comme la justement souligné notre souverain, Casablanca est mal gérée. Nous sommes dans notre bon droit, et sommes toujours prêts et disposés à en discuter avec un intervenant compétent.  
    Concernant le dossier de la Sqala, Resto Pro considère avoir respecté ses engagements… Nous n’avons pas répondu à la polémique créée par les journalistes, nos clients nous font confiance, et nous sommes fiers de continuer à les servir. Cependant, cela nous fait plaisir que les journalistes s’intéressent au patrimoine de la ville, en ce sens rien n’est suffisamment écrit pour rendre au boulevard du nom du libérateur Mohammed V, sa splendeur. Le marché central est à l’abandon, l’hôtel Lincoln est insalubre et un danger pour les citoyens, le parc de la ligue arabe est en friche et la casablancaise fait peine à voir. Quand est-il aussi du site préhistorique de la carrière Thomas? Tout cela est un plus pour les sorties scolaires.
     
    Infomediaire : Je sens une certaine frustration dans vos propos 

     
    Aziz Chabine : Oui, car nous pensons réellement qu'aujourd'hui, le traitement dont nous avons été victimes ces dernières semaines dans la presse est très injuste et que l’opinion publique, les journalistes et la ville devraient plutôt saluer un exemple majeur de réussite de partenariat avec une entreprise citoyenne qui depuis plus de 12 ans anime de multiples opérations socioculturelles via l'association Sqala qu'elle a créée (café politis, classes pilotes d'enseignement du français dans les écoles primaires de la Médina, la réinsertion d’anciens détenus par le travail, ateliers photos pour les enfants de la Médina et j'en passe…)
     
    Infomediaire : Pensez vous que le Conseil fait la sourde oreille ? Quel message voulez-vous faire entendre ?
     
    Aziz Chabine : Le Conseil semble vouloir traiter plusieurs dossiers à la fois et dans l’urgence si l’on se réfère à l’actualité de la ville. Or, chacun à sa particularité. Restopro est une entreprise citoyenne et le revendique avec fierté, mais aussi avec passion. L’intérêt de la ville de Casablanca, de sa population et l’intérêt du pays ne sont donc pas de vains mots !
    Donc les responsables de Restopro et l’ensemble de leurs collaborateurs ont à cœur de continuer le travail de fond et de proximité enclenché depuis plus de 10 ans. Nous déclarons que : « Nous sommes ouverts et disposés à dialoguer sans tabous et en toute transparence avec l’ensemble des responsables de la ville et des médias ! »
     
    Infomediaire : Quels sont vos ambitions de développement, pour les années à venir?
     
    Aziz Chabine : Dans l’immédiat, réhabiliter notre image auprès des septiques et de ceux qui ont été mal informés et aussi pérenniser nos acquis et développer nos partenariats. 
     
    En 2002, notre stratégie était de travailler et développer durablement des partenariats avec les municipalités. C’est avec regret que nous n’ayons pas aboutis à notre objectif ! Nous avions envisagé de restaurer et réhabiliter des lieux mythiques de Casablanca encore en ruine, par exemple la boulle fédérale, des jardins de Ain Sebâa à côté du zoo, ainsi que de développer des modèles sur la même base que la Sqala à travers le Royaume. La Sqala de Mehdia est en piteux état, celle de Tanger aussi, Safi est ignorée ou encore celle d’Essaouira.  
     
    A ce jour, nous sommes en pourparlers pour signer très prochainement un partenariat avec un promoteur national reconnu pour la qualité de ses prestations. L’union promoteur et restaurateur nous semble désormais plus facile à gérer qu’avec la ville. Un directeur général signe avec un autre directeur général et non pas avec le conseil de la ville de Casablanca comme c’est le cas actuellement. Nous souhaitons vivement qu’une solution soit trouvée pour que Casablanca soit fière de ses élus.