L’École Supérieure de Journalisme de Paris (ESJ), la plus ancienne institution dans cette discipline du monde, vient d’annoncer le choix porté sur le Maroc pour ouvrir sa première formation à distance en langue arabe, en journalisme et communication « SSJC ».
Un choix qui n’est pas du tout fortuit tant le Royaume est, géographiquement, « une position centrale aussi bien pour l’Afrique que le monde arabe ». Et aussi parce que « le pays dispose de toutes les ressources technologiques pour ce type de formation en ligne ».
« L’ESJ Paris s’est implanté au Maroc en 2008, en association à l’époque avec le groupe l’Économiste. Première implantation réussie dans un pays arabe pour le groupe », rappelle d’emblée, dans un entretien à la MAP, le Président de l’ESJ Paris, Guillaume Jobin pour qui cela a été « la découverte, à titre personnel, d’un monde attachant, en rapport avec mes valeurs ».
La décision de lancer depuis le Maroc la première formation à distance en langue arabe, en journalisme et communication « SSJC » de l’ESJ Paris a été murement réfléchie. « Cette formation calquée sur le présentiel, combine toutes les possibilités du « on-line » : visio-débats, MOOC, petits groupes de travail en ligne, travail à distance, podcasts, etc », a expliqué M. Jobin. « Les intervenants sont tous des professionnels arabophones, acteurs de la communication ou des journalistes de tous les pays arabes (il nous manque un Omanais pour être exhaustifs !). Notre premier enseignant arrivé est yéménite, et le premier étudiant, saoudien », a-t-il détaillé.
La formation en ligne en langue arabe au journalisme et à la communication s’adresse à tous, de toutes origines, nationalités et études antérieures et qui ne peuvent se déplacer (problèmes familiaux, ressources financières, blocage des frontières, rivalités nationales, etc), et qui veulent travailler dans la communication ou le journalisme, ou bien enrichir leurs talents dans ces domaines. « Par exemple, cette année, nous avons deux avocats et un neurologue ! », a poursuivi le Président de l’ESJ.
Cette formation à distance arrive par ailleurs à point nommé dans le contexte sanitaire actuel de la pandémie mondiale de Coronavirus et son lot de restrictions et de fermeture des frontières. « A court terme dans le monde entier, la formule du distanciel s’avère prendre de la place, par nécessité et non en raison de sa qualité qui souvent laisse à désirer », commente avec une rare franchise le Président de l’ESJ.
« Nous, à l’ESJ, nous avons onze ans d’expérience en distanciel. Voyons sur le long terme, le distanciel a sa place à côté du présentiel, une fois la situation sanitaire résolue », estime-t-il, avant de conclure que « le présentiel, c’est pour les étudiants qui peuvent se déplacer et n’ont pas besoin de travailler. Alors que le distanciel attire des candidats bloqués, soit par leur situation familiale, personnelle ou leur travail ».
Fondée en 1899 par un groupe d’universitaires parisiens libéraux et laïcs mobilisés à l’occasion de l’affaire Dreyfus, l’ESJ est la doyenne mondiale des écoles de journalisme.
Cette institution a formé durant plus de 120 ans de nombreuses personnalités, journalistes comme auteurs français et internationaux qui devinrent des cadres des médias dans le monde nouveau d’après-guerre.
L’École a lancé en 2016 un prix littéraire qui récompense la réalisation d’un véritable travail de journaliste, en langue française.
Depuis 2009, elle dispose d’un établissement secondaire à Rabat et en 2012, l’ESJ Paris a ouvert une filiale d’édition de livres, « Casa Express éditions », spécialisée dans les livres de journalistes diffusés en Europe et au Maghreb.
Dans les années 1920, Mohamed Belhassan Ouazzani fut le premier journaliste marocain diplômé de cette grande école.