Comment faut-il reconstruire Haïti ?

    L’ONU doit-elle prendre en main le destin de l’île à moyen terme, les Etats-Unis sont-ils légitimes pour assumer le contrôle des opérations en vertu des sommes qu’ils ont injectées au lendemain du séisme ou faut-il responsabiliser les acteurs politiques locaux en privilégiant les micro-projets pilotés sur place ? Après des décennies d’aides internationales (5 milliards de dollars en 20 ans) ayant échoué à remettre le pays sur pieds, le New York Times se fait l’écho du débat qui agite les Etats-Unis sur la meilleure façon de reconstruire Haïti sans « répéter les erreurs du passé ».

    « Certains estiment que Haïti devrait être temporairement dirigée par une organisation internationale, qui pourrait gouverner l’île et superviser sa reconstruction. A l’inverse, les ‘minimalistes’ militent avec ferveur pour que les Haïtiens, après des années de projets défaillants imposés par l’étranger, développent et mettent en place leurs propres projets. Entre ces deux positions extrêmes, d’autres font la promotion d’une agence mixte [haïtienne et internationale] de reconstruction pour piloter une sorte de plan Marshall », résume le quotidien.

    LES LIMITES DE L’ONU

    Jusqu’ici, l’effort international ne parvient pas à remplir les objectifs fixés par le secrétaire général des Nations unies, rappelle le NYT qui doute visiblement de la capacité de l’ONU à assumer cette responsabilité. « Ban Ki-moon a répété à plusieurs reprises qu’à la fin de la semaine dernière, le Programme alimentaire mondial et les organisations qui en dépendent auraient distribué de la nourriture à un million de Haïtiens, soit la moitié des deux millions qui en ont besoin, selon ses dires. Vendredi, seuls 600 000 personnes avaient été nourris, bien loin de l’objectif annoncé », explique le quotidien.