De l’autre côté de la petite salle d’audience, la plaignante Laura P. était également présente.
Les faits qu’elle dénonce remontent à octobre 2016. Âgée de 20 ans, elle avait accompagné Saad Lamjarred à son hôtel sur les Champs-Élysées après une soirée chargée en alcool et cocaïne, selon ses dires. S’étant montré entreprenant, elle avait tenté de l’arrêter, avait-elle raconté aux enquêteurs. Il l’aurait alors frappée et violée.
Lundi, la cour a commencé par s’intéresser au parcours de vie de Saad Lamjarred, 37 ans aujourd’hui.
Patient et courtois, le chanteur retrace son enfance heureuse dans une famille d’artistes respectée dans son pays. A 16 ans, il part poursuivre sa scolarité aux Etats-Unis mais abandonne vite l’école. « I followed my dreams » (j’ai suivi mes rêves »), justifie-t-il. Il enchaîne les petits boulots, espérant percer dans la musique.
Il commence à se faire connaître en 2007 en participant à un télé-crochet libanais avant de devenir célèbre vers 2015 – ses clips accumulent des centaines de millions de vues sur Youtube.
« Je profite de ma célébrité pour transmettre des choses positives aux gens, tout ça dans un esprit de respect, de grand respect pour la femme », dit-il spontanément à la cour. « Mais ces dernières années avec cette histoire… », souffle la pop star, « j’ai vécu un gros stress, une grosse dépression ».
La cour veut en savoir plus sur les « valeurs » qu’il véhicule dans ses chansons. « Je veux montrer la culture de mon pays, la femme marocaine moderne et libre », répond-t-il, évoquant la « beauté », « l’intelligence » de la femme arabe et sa « complémentarité de l’homme ».
Le procès est prévu jusqu’à vendredi.