Infomédiaire Afrique – Le groupe audiovisuel public sud-africain, SABC, a annoncé, jeudi, avoir renoncé à un plan visant le licenciement de 1.000 employés, suites aux pressions des syndicats.

 

Le groupe a indiqué qu’il examinera d’autres moyens pour faire à sa crise financière.

 

La SABC, qui possède trois chaînes de télévision et 18 radios qui diffusent dans les 11 langues du pays, se trouve dans une très mauvaise passe financière et n’a pas obtenu de crédits de rallonge de la part du gouvernement ou des banques.

 

En 2018, le groupe a cumulé des pertes de l’ordre de 37 millions d’euros, après une perte record de 60 millions d’euros en 2017. A moins que des « mesures drastiques soient prises », l’entreprise qui emploie quelque 3.370 employés et 2.400 journalistes freelance, ne sera plus viable, avait indiqué la SABC dans une note interne.

 

A l’instar d’autres entreprises publiques, la SABC a été minée par plusieurs scandales de corruption sous l’ancien président Jacob Zuma (2009-2018), contraint de démissionner en février 2018 en raison de nombreux scandales politico-financiers.

 

La COSATU, plus grande centrale syndicale sud-africaine, avait appelé, mercredi, une grève nationale le 13 février, pour protester contre les vagues de licenciement dans les secteurs public et privé.

 

« Nous sommes dans une impasse avec le gouvernement et le secteur privé au sujet d’un moratoire sur les licenciements. Dans cette situation, nous n’avions d’autre choix que d’appeler à cette grève », a déclaré Sizwe Pamla, Porte-parole de la COSATU.

 

Les opérations de licenciement dans des entreprises publiques dont ESKOM (compagnie nationale d’électricité) et la SABC ainsi que dans d’autres entreprises justifient cette grève, a ajouté le responsable dont la centrale compte plus de 1,5 millions de membres.

 

L’appel à la grève représente une menace sérieuse au président Cyril Ramaphosa, également chef du parti de l’ANC (au pouvoir depuis 1994), qui cherche à obtenir un mandat politique claire pour mettre en œuvre son programme de réformes économiques à l’occasion des élections générales prévues dans le pays au mois de mai prochain.

 

Rédaction Infomédiaire