Le ministre de l’Energie, des Mines et de l’Environnement, Aziz Rabbah, a pris part, jeudi à Paris, à la Conférence ministérielle de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), tenue sous le thème « Construire l’avenir de l’énergie ».

Cette conférence réunit, tous les deux ans, les ministres de l’énergie des pays membres de l’AIE ainsi que des pays associés, dont le Maroc, et les représentants d’une trentaine de grandes compagnies énergétiques internationales.

Le Maroc est le premier pays hors OCDE à intégrer l’AIE en 2016. Depuis, les deux parties ont mené un « très bon travail », a déclaré Rabbah, qui conduit une délégation comprenant des responsables de son département et des représentants de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), de l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE) et de l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE).

Le ministre a souligné l’importance de cette conférence d’autant plus que ses débats portent sur nombre de sujets en rapport avec le continent africain, où plus de 600 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité. L’Afrique constitue un « potentiel énorme » en matière d’investissement énergétique, a-t-il noté à cet égard.

« L’Afrique aujourd’hui intéresse le débat international et les différents acteurs », a affirmé Rabbah, en mettant l’accent sur la nécessaire implication de partenaires capables de créer de la valeur ajoutée tout en tenant compte du « contenu local » à savoir le développement de l’entreprise africaine, la sous-traitance au niveau continental, le développement des zones abritant les grands projets énergétiques africains et l’emploi dans le continent.

Le ministre a en outre souligné que l’expérience marocaine dans le domaine énergétique a été mise en avant lors de cette conférence notamment les efforts qui ont permis au Royaume, en l’espace de 20 ans, de passer d’un taux d’électrification de 20% à 99% actuellement, faisant observer que le savoir-faire marocain dans le domaine des énergies renouvelables a été à maintes reprises souligné lors des débats.

Les interventions ont porté aussi sur la problématique de l’encouragement des investissements dans les énergies et l’électrification en Afrique tout en veillant à un accès abordable pour tous les citoyens. Les discussions touchent aussi à la transition énergétique propre et au changement climatique, entre autres, a fait savoir M. Rabbah.

Pour sa part, Amani Abou Zeid, Commissaire aux infrastructures, énergie, digitalisation et tourisme de l’Union africaine, a indiqué dans une déclaration similaire que les deux séances de la matinée de cette conférence de deux jours ont porté sur les moyens à même de promouvoir le rôle des femmes en tant qu’entrepreneurs dans le domaine énergétique.

D’importantes idées ont été formulées lors des réunions, a-t-elle dit, ajoutant que le rôle des jeunes a été aussi mis en exergue à travers le témoignage de deux femmes qui ont présenté leurs expériences en matière d’usage de la technologie numérique pour concevoir des solutions garantissant l’accès aux énergies dans des zones reculées.

Les travaux de cette conférence ministérielle de l’Organisation internationale de l’énergie se déclinent en sessions de travail autour de thématiques sur les défis et les opportunités pour l’Afrique, les perspectives énergétiques en Afrique et les politiques et programmes pour le développement énergétique durable.

Mercredi, le ministre de l’Energie, des Mines et de l’Environnement a pris part à la première réunion de la Commission mondiale de haut niveau pour une action urgente sur l’efficacité énergétique (The high-level Global Commission for Urgent Action on Energy Efficiency), tenue au siège de l’AIE à Paris. Le Maroc est membre de cette Commission créée en juin dernier à l’initiative de l’Agence internationale de l’énergie.

A cette occasion, Rabbah a salué les efforts déployés par la Commission, avec le soutien de l’AIE, pour accélérer les progrès en matière d’efficacité énergétique