Infomédiaire Maroc – Le Roi Mohammed VI a reçu, ce mardi, le président de la Cour des comptes, Driss Jettou, qui lui a remis le rapport sur les failles de gestion du projet « Hoceima Manarat Al Moutawassit ». Et suite à la lecture de ce rapport, le Souverain a décidé de relever de leurs fonctions plusieurs ministres, annonce un communiqué du cabinet royal. Il s’agit de :

– Mohamed Hassad, actuel ministre de l’Éducation et ministre de l’Intérieur dans le gouvernement précédent

– Mohamed Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire

– Houcine El Ouardi, ministre de la Santé

– Larbi Bencheikh, secrétaire d’État chargé de la formation professionnelle et ancien directeur de l’OFPPT

Le Roi a également décidé de relever de ses fonctions Ali Fassi Fihri, le patron de l’ONEE.

Par ailleurs, le souverain a également exprimé son « mécontentement » à l’égard d’anciens responsables gouvernementaux, et ce pour ne pas avoir été à la hauteur de la confiance placée en eux. « Aucune responsabilité officielle ne leur sera confiée à l’avenir ». Il s’agit de :

– Rachid Belmokhtar, ancien ministre de l’Éducation nationale;

– Lahcen Sekkouri, ancien ministre des Sports;

– Hakima El Haité, ancienne secrétaire d’État à l’Energie;

– Lahcen Haddad, ancien ministre du Tourisme

Suite à ces décisions, le Roi a demandé au chef du gouvernement de lui soumettre de nouvelles propositions de noms pour occuper les postes devenus vacants.

En ce qui concerne le reste des responsables administratifs au sujet desquels les rapports ont relevé des manquements et des dysfonctionnements dans l’exercice de leurs fonctions, et qui sont au nombre de 14, le Roi a donné ses instructions au chef du gouvernement en vue de prendre les mesures nécessaires à leur encontre, et de lui soumettre un rapport à ce sujet.

D’autre part, les résultats et les conclusions du rapport de la Cour des comptes ont montré que, suite aux instructions du Roi lors du Conseil des ministres tenu le 25 juin 2017, une nouvelle dynamique a été enregistrée au niveau de la mobilisation des différents intervenants, de même qu’un progrès notable a été réalisé au niveau de la mise en œuvre des projets.

Dans ce cadre, le Roi, tout en se félicitant des efforts déployés par le gouvernement actuel en vue d’accélérer la mise en œuvre des projets programmés, a donné ses orientations pour tirer les leçons des difficultés qu’a connues le programme de développement Manarat Al Moutawassit afin d’éviter les dysfonctionnements et les obstacles qui pourraient entraver la réalisation des chantiers de développement dans les différentes régions du Royaume.

Le Roi a également réitéré ses instructions en vue de prendre toutes les mesures organisationnelles et réglementaires visant à améliorer la gouvernance administrative et territoriale et interagir de manière positive avec les revendications légitimes des citoyens, dans le respect strict de la loi et de l’Etat de droit.

Il est de notoriété publique que le Roi, depuis Son accession au Trône, veille personnellement au suivi des projets lancés par le Souverain, adoptant une approche spécifique basée sur l’efficience, l’efficacité et la célérité dans l’exécution, et sur le strict respect des engagements.

Il est à souligner que ces décisions royales s’inscrivent dans le cadre d’une nouvelle politique qui ne se limite pas uniquement à la région d’Al Hoceima, mais englobe toutes les régions du Maroc, et qui concerne tout responsable, tous niveaux confondus, en application du principe de corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes, d’encouragement des initiatives constructives et de promotion des valeurs de patriotisme sincère et de citoyenneté engagée au service de l’intérêt général.

Dans ce contexte, le Roi a donné ses instructions au ministre de l’Intérieur en vue de mener les investigations nécessaires au niveau national au sujet des responsables relevant du ministère de l’Intérieur à l’Administration territoriale, tous grades confondus.

Le Roi a donné également ses orientations au 1er président de la Cour des comptes pour l’examen et l’évaluation de l’action des conseils régionaux d’investissement.

Le contenu du rapport

Le rapport de la Cour des comptes a souligné que les investigations et enquêtes qu’elle a menées ont confirmé l’existence de plusieurs dysfonctionnements enregistrées sous le précédent gouvernement.

Le rapport a également révélé que plusieurs secteurs ministériels et établissements publics n’ont pas honoré leurs engagements dans la mise en œuvre des projets et que les explications qu’ils ont fournies ne justifient pas le retard qu’a connu l’exécution de ce programme de développement. Le rapport a en outre démontré qu’il n’existait ni malversations ni détournements.

Concernant la gouvernance, et à titre d’illustration, la commission centrale de suivi, composée des responsables gouvernementaux concernés, ne s’est réunie qu’en février 2017, soit 16 mois après la signature de la convention, au moment où la commission locale de contrôle et de suivi, présidée par le gouverneur de la province d’alors, a démontré son incapacité à mobiliser et à encourager les différents partenaires, et à imprimer le dynamisme nécessaire pour le lancement des projets sur des bases solides.

Le rapport ajoute que devant le non-respect des engagements et le retard évident dans le lancement des projets, certains secteurs concernés ont transféré une partie de leurs contributions financières à l’Agence de développement des provinces du Nord comme moyen de se dérober à leurs responsabilités.

Et eu égard à l’importance de ce programme de développement, et à la multiplication des intervenants, il était nécessaire que le gouvernement et la commission ministérielle du suivi assument la mission de supervision directe, à l’initiative du ministère de l’Intérieur, notamment durant sa phase de lancement.

S’agissant de l’exécution des projets programmés, il a été constaté un grand retard dans le lancement des projets, pis encore la grande majorité de ces projets n’avait même pas été lancée, avec l’absence d’initiatives concrètes de la part de certains intervenants concernés pour leur lancement effectif.

 

IM