Le Parlement européen a adopté, ce 10 juin, une résolution sur la crise migratoire à Sebta. Les eurodéputés ont voté à 397 voix pour, 85 contre et 196 abstentions. A noter que malgré son adoption par le parlement européen, cette résolution représente tout de même un échec pour Madrid, et voici pourquoi :

La résolution instiguée par les eurodéputés espagnols à l’encontre du Maroc demeure controversée dans la mesure où elle a embarrassé un bon nombre de groupes au sein même du Parlement européen. Le vote préliminaire de moins de 400 voix dont a fait l’objet cette résolution représente un chiffre inhabituel pour des résolutions à caractère urgent.

Les termes utilisés par cette résolution, amendée à maintes reprises, dénotent d’un rejet et non d’une condamnation, contrairement à la première mouture rédigée par les eurodéputés espagnols.

Cette résolution ne reflète en rien la position de l’Union Européenne. D’ailleurs, les instances exécutives de l’UE ont salué, notamment par la voix d’Olivér Várhelyi, commissaire européen à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage, et celle de sa porte-parole pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité qui a souligné, le 8 juin, que ‘‘pendant des années, l’UE et le Maroc ont entretenu une excellente coopération en matière de migration, aboutissant à de très bons résultats’’.

A défaut d’obtenir le soutien des Etats membres de l’UE, l’Espagne s’est tournée vers ses relais au sein du Parlement européen dans une nouvelle tentative d’européaniser une crise bilatérale.

Le contenu tendancieux de ladite résolution a été dilué par rapport à la volonté initiale des députés espagnols.

Rappelons qu’il est inhabituel que le Parlement européen s’érige en défenseur des principes des Nations-Unies alors que ni le Conseil de Sécurité ni l’Assemblée Générale ne se sont prononcés au sujet des mineurs marocains.