Jamal Belahrach, Président de la Fondation Zakoura

    invite_du_mois-jamalzakourabg.jpg

     

     

    Infomediaire  : Depuis votre prise de fonction à la présidence de la fondation ZAKOURA, quels ont été les chantiers prioritaires sur lesquels vous avez axé vos interventions ?
    Jamal Belahrach : D'abord écouter et capitaliser sur la magnifique expérience de la fondation depuis 17 ans sur les questions d'éducation. Ensuite, mobiliser les équipes sur un projet qui tiennent comptes des enjeux éducatifs du pays et également adapter l'organisation à un positionnement nouveau avec 3 marques de la fondation Zakoura.
    Nous avons créés la Zakoura Academy pour former les éducatrices pour nos programmes mais également pour toutes les ONG qui souhaite former des acteurs associatifs. le Zakoura Lab à vu également le jour pour faire de la recherche sur des pédagogies nouvelles, faire de l'innovation sur des méthodes qui pourraient nous aider améliorer l'efficacité de nos programmes et également organiser des conférences. Enfin Zakoura Education héberge, tous nos programmes éducatifs, de soutiens scolaires et nos projets d'insertions professionnelles.
    Aujourd'hui, nous sommes en ordre de bataille avec des équipes très engagés pour contribuer modestement à donner du sens aux enfants du milieu rural.
     
    Infomediaire  : Pouvez-vous revenir en détails sur le programme ANEER, l’Action Nationale pour l’Education de la petite Enfance en zone Rurale, que vous avez lancée ?
     
    Jamal Belahrach : Face au déficit éducatif et à la fracture éducative en général et pour le préscolaire en particulier, la fondation a le devoir d'agir. Soyons réalistes. L'état seul ne peut pas lutter face ce fléau. Sa majesté à donner des orientations claires sur ce sujet et en tant qu'ONG responsable et d'utilité publique, nous nous devions de prendre une initiative importante pour apporter notre savoir-faire. 
     Plus de 600 000 enfants sont en dehors de tous champs éducatifs. Notre ambition avec ANEER est de mettre à l'école 50000 enfants. Pour cela, nous souhaitons ouvrir 500 classes d'ici 2018.
    5 dirhams par jour par enfant sur deux ans. Voilà ce coûte ce programme. Autant dire que cela ne coûte rien. Un paquet de cigarette coûte 33 dirhams… Cela pour vous dire, que nous pouvons relever collectivement ce défi si nous nous mobilisons tous. 
    Éduquer c'est nourrir la démocratie et préparer le Maroc de demain.   BE79
    Nous avons besoin de tous les bailleurs de fonds, des entreprises et des particuliers. Avec leurs aides, nous pourrons réussir ce programme et même au delà.
    Notre fondation se veut être une locomotive et sommes prêt à accompagner toutes les associations qui souhaite s'associer à ce projet structurant pour notre pays et ses futurs générations.
     
    Infomediaire  : L’action permettra à coup certain de dynamiser le marché de l’emploi dans les zones rurales, n’est ce pas ?
    Jamal Belahrach : En effet, nous avons déjà recrutés 43 éducatrices qui étaient au chômage. Aujourd'hui, elles viennent de sortir de notre Academy avec de nouvelles compétences. Pour l’ensemble du programme ANEER, nous recruterons plus de 1000 personnes et ce à travers toutes les régions du Maroc.
     
    Infomediaire  : L’initiative a reçu la consécration et la reconnaissance de  la Fondation Clinton lors de la Clinton Global Initiative, qu’est ce que cela représente pour vous ?
     
    Jamal Belahrach : Une reconnaissance de taille pour le travail et l'engagement des équipes de la fondation qui s'investissent depuis plus de 17 ans. De plus, cela va nous permettre, d'entrer dans un réseau de bailleurs de fond de classe mondiale. En un mot cela légitime encore plus la Fondation et son programme ANEER.
     
    Infomediaire  : Vous avez signé une convention de  partenariat avec l’UNICEF pour accompagner la fondation dans le déploiement du programme ANEER, sur quoi portera cet accompagnement ?
    Jamal Belahrach : Cette convention est une reconnaissance importante de la Part de l'UNICEF pour ce programme. En plus, d'un soutien financier, un vrai partenariat sur la construction de nos modèle pédagogiques et plus largement, la mise en place d'une dynamique collective avec l'UNICEF sur toutes les questions lies à l'éducation sur lesquelles notre fondation pourra être une locomotive et fédérer autour de la lutte contre la fracture éducative.
    J'insiste sur le fait que nous pouvons réduire voir supprimer cette apartheid éducatif avec une mobilisation nationale. Investir dans l'éducation de nos enfants, c'est investir dans notre propre avenir.