Infomediaire : Vous êtes depuis quelques temps la première société helvétique de gestion de patrimoines à s’implanter au Maroc, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Joël Rochat : Nous sommes effectivement pionniers dans le secteur du Family Office et Wealth Management au Maroc. Fort de sa stabilité géopolitique et de son dynamisme économique, le Royaume nous est apparu comme une destination propice pour notre développement international.
Il nous parait clair que nombre de sociétés familiales et de particuliers haut de gamme marocains recherchent des partenaires expérimentés pour leurs problématiques patrimoniales.
Infomediaire : Quel est aujourd’hui votre positionnement sur le marché Marocain ? comment voyez-vous le potentiel du marché domestique ?
Joël Rochat : La gestion de patrimoines est récente au Maroc, surtout en comparaison avec les grandes places financières où nous opérons déjà.
Le concept de Family Office, à savoir une société financière indépendante et à l’abri de tous conflit d’intérêts est encore plus novateur.
Nous nous concentrons sur l’essentiel : la satisfaction de nos clients. Chez nous, pas de politique interne ni de lourdeurs administratives, pas de créances chronophages ni d’objectifs de vente. Nous sommes clairement dans une logique de service et non de produits.
Nous proposons le meilleur des deux mondes à nos clients : la sécurité via un choix de banques marocaines de première qualité et le suivi personnalisé d’une équipe de professionnels confirmés.
La gestion de portefeuilles est le cœur de notre activité. Une fois le bilan patrimonial effectué, celui-ci nous guide naturellement vers une stratégie d’investissement adaptée aux besoins de nos clients, créant ainsi une véritable chaîne de valeur.
Nous n’avons pas la prétention de maîtriser toutes les compétences en matière d’investissement au sein de notre société. A chaque fois que cela est nécessaire, nous cherchons auprès de nos partenaires spécialisées la solution la plus adaptée. Il en va ainsi des investissements immobiliers, des produits structurés ou du private-equity.
A l’instar d’autres marchés plus matures, nous sommes convaincus que les clients marocains seront attirés par nos conseils indépendants, notre réactivité et notre discrétion.
Infomediaire : Qui sont vos principaux clients ?
Joël Rochat : Nous nous adressons à plusieurs types de clients, tant à des particuliers haut de gamme qu’à des investisseurs institutionnels.
Du côté de la clientèle privée marocaine, nous proposons les meilleurs produits du marché, dans une logique novatrice d’architecture ouverte. Nous savons par exemple qu'un Asset Manager ne peut être le meilleur dans toutes les catégories. C'est pourquoi nous sélectionnons les fonds qui, selon nos critères, sont les mieux gérés.
De manière générale, ces clients ne veulent plus avoir qu’un seul fournisseur bancaire mais un accès aux meilleures opportunités existantes sur le marché.
Pour les étrangers, qu’ils soient occidentaux ou africains, nous leur proposons la même gestion sophistiquée qu’ils peuvent trouver à Paris, Genève ou Londres. Nos équipes de Genève apportent un soutien important dans ce sens.
Last but not least, les grands investisseurs institutionnels marocains apprécient d’avoir, à la fois des interlocuteurs marocains de grande qualité et une offre de gestion internationale sophistiquée pour la poche autorisée à l’investissement à l’étranger.
Infomediaire : Est-ce que vous avez ressenti une quelconque baisse de régime de l’activité étant donné la conjoncture économique actuelle ?
Joël Rochat : En comparaison internationale, la situation du Maroc est plutôt bonne. Par ailleurs, notre industrie de la gestion de patrimoines est en développement régulier et ce, à l’échelle planétaire. Les études internationales indiquent des taux de croissance annuelle entre 5 et 10% pour le nombre de High Net Worth Individuals (fortune mobilière supérieur à USD 1 Million)
Infomediaire : ONYX WEALTH MANAGEMENT est la première société financière suisse à avoir obtenu le statut CFC, qu’est-ce que cela représente pour vos projets de développement au Maroc ?
Joël Rochat : L’ambition légitime du Maroc vis-à-vis de l’Afrique a été l’un des facteurs clef et moteur de notre installation. L’Afrique est LA Nouvelle et Dernière frontière, y compris dans notre secteur d’activité. Des fortunes considérables existent et se développent à l’échelle du continent. Elles sont encore peu visibles. Cela changera par le jeu naturel des introductions en bourse et autres cessions d’entreprises.
Le projet CFC est une porte d’entrée sur ce fabuleux marché. Nous sommes donc honorés d’être la première société financière suisse à en faire partie.
Infomediaire : Pouvez-vous nous dévoiler vos plans de développement au Maroc et Afrique pour le moyen et long terme ?
Joël Rochat : Les Family Offices et autres sociétés de gestion de patrimoines indépendantes ont connu un énorme essor ces trente dernières années, tant en Suisse que dans les pays anglo-saxons.
Ces sociétés sont des acteurs incontournables du Private Banking à l’échelle internationale.
Nous pensons que le Maroc et la région suivront cette tendance car les clients sophistiqués plébiscitent notre modèle d’affaire : grand professionnalisme, absence de conflit d’intérêt à tous les niveaux, réactivité et discrétion.
En d’autres termes, ces clients préfèrent le sur-mesure au prêt-à-porter.