Laurent Batsch, Président de l’Université Paris-Dauphine

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    Infomediaire : L’université Paris Dauphine est indéniablement l’un des plus prestigieux établissements universitaires au Monde, qualités d’enseignement, valeur des diplômes sont quelques facteurs de votre franc succès mais pas seulement…pouvez nous en parler ? 
     
    Laurent Batsch : Je crois que la qualité de Paris-Dauphine tient à plusieurs facteurs :
    Elle est une université de recherche, et elle actualise en permanence ses programmes de formation avec l’évolution des connaissances. 
     
    Elle est attentive à l’encadrement des étudiants, avec une pédagogie en petits groupes. 
    Elle s’assure que les candidats ont le niveau requis pour suivre nos programmes. 
    Elle développe des Masters de métiers, en relation étroite avec les entreprises et les professionnels. 
    Elle est aussi attentive à la dimension pluri disciplinaire des programmes de formation.
    Elle essaye de diffuser des valeurs positives de travail en équipe, et d’altruisme. 
    Enfin, elle investit beaucoup de moyens, dans la mobilité internationale des étudiants et dans l’internationalisation du corps professoral.
     
    Infomediaire : L’Université Paris-Dauphine a lancé à Casablanca en partenariat avec le Cabinet d’audit et conseil Fidaroc Grant Thornton, l’Executive Master "Principes et Pratiques de la Finance Islamique", Pourquoi justement une formation dédiée à la finance islamique ? est-ce que c’est une démarche anticipative au lancement et à l’essor de la finance Islamique au Maroc ?
     
    Laurent Batsch : Cet Executive Master a été lancé sur notre campus de Paris depuis plusieurs années. Il ne s’agit pas de faire du prosélytisme, mais d’enseigner les tenants et aboutissants de la finance islamique à celles et ceux qui travaillent avec des Etats ou des institutions financières et bancaires appliquant les préceptes de la finance islamique. Celle-ci offre, à côté de la finance conventionnelle, des modèles de finance participative qui permettent d’accroitre les sources de financement.  Il est logique de trouver un public intéressé par cela au Maroc. 
     
    Infomediaire : Paris-Dauphine vient de créer, à Casablanca, "Paris-Dauphine international Méditerranée " pour développer ses activités au Maroc. Est ce qu’on peut considérer que c’est une phase préparatoire à une création potentielle de "Paris-Dauphine Maroc " ?
     
    Laurent Batsch : C’est fait, notre implantation à Casablanca est effective à cette prochaine rentrée de septembre, avec plusieurs Masters, principalement en formation continue : le Master de juristes financiers, le Master de système d’information et le Master de management de l’immobilier.  
     
    Nous sommes basés au Technopark. Le nom "Paris-Dauphine international Méditerranée" est celui de la structure juridique que nous avons créée pour gérer notre activité au Maroc. Mais nous délivrerons les diplômes de Paris-Dauphine à Casablanca, comme nous le faisons déjà à Tunis. 
     
    Infomediaire : Quelle est votre vision du paysage de l’enseignement supérieur « Privé – public » au Maroc ?
     
    Laurent Batsch : Le secteur privé n’a pas vocation à remplacer le secteur public. De plus, il faut faire la distinction dans le secteur privé, entre le privé lucratif et le privé non lucratif, ces deux segments n’ont pas la même logique. Paris-Dauphine est une université publique, mais pour se développer au Maroc, elle doit passer par un statut privé, et s’autofinancer. Cela ne change rien à notre conception de la formation, au service de tous les publics. 
     
    Et nous souhaitons travailler en bonne intelligence avec les universités publiques ainsi qu’avec les collègues de ces universités. Nous ne sommes pas dans un esprit de concurrence, nous voulons pouvoir innover et intégrer une nouvelle expérience internationale. Et si nous sommes copiés, cela voudra dire que nous avons fait du bon travail. 
     
    Infomediaire : Quelles sont les ambitions de développement de l’université Paris Dauphine au Maroc ?
     
    Laurent Batsch : Le campus de Casablanca sera tourné vers toute la Région (Maghreb, Afrique subsaharienne). Tout comme le campus de Tunis, ouvert en 2009, qui compte aujourd’hui plus de 350 étudiants. Les deux campus sont complémentaires, y compris dans leur vocation régionale. Il n’y a pas de limite a priori à nos ambitions, mais nous ne visons pas à faire du volume car ce n’est pas notre modèle académique et nous serons très attentifs à maintenir les standards de qualité. A long terme, le défi est de stabiliser un corps professoral marocain permanent.