Le service de réanimation néonatale du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Mohammed VI de Marrakech vient d’annoncer avoir mis en pratique, pour la première fois au Maroc l’hypothermie globale thérapeutique du nouveau-né présentant une encéphalopathie anoxique périnatale afin de répondre aux besoins de ces bébés en souffrance neurologique.

Ainsi, le premier nouveau-né vient d’être traité avec succès le 17 octobre dernier, fait savoir le Centre Hospitalier Universitaire, soulignant qu’une « amélioration importante » de son état neurologique a été notée tant sur le plan clinique que sur le plan des investigations.

« Aujourd’hui, notre protocole est validé et consiste à soumettre les nouveau-nés ayant souffert d’asphyxie périnatale à un refroidissement de tout le corps à une température contrôlée de 33,5″C pendant une durée de 72 heures, suivie par une phase de réchauffement progressif », affirme le CHU dans un communiqué.

Et la même source de préciser que « pour être efficace, l’hypothermie doit être mise en œuvre dans les 6 premières heures de vie dans un milieu de réanimation néonatale et sous une surveillance stricte d’un personnel qualifié ».

« Le service de réanimation néonatale du CHU Mohammed VI de Marrakech s’est doté, récemment, de l’équipement nécessaire pour pratiquer de l’hypothermie thérapeutique globale et est, de ce fait, en mesure de répondre aux besoins de ces bébés en souffrance neurologique », relève le communiqué.

Depuis 2012, rappelle la même source, ledit service de réanimation néonatale était le premier Centre au Maghreb qui a utilisé une nouvelle thérapeutique par le froid chez les nouveau-nés affectés, à savoir l’hypothermie thérapeutique sélective qui représente une véritable avancée dans le traitement de ces nouveau-nés en permettant d’éviter la mort des cellules nerveuses endommagées par le manque d’oxygène.

« Son impact sur la réduction de la mortalité et des séquelles a été démontré. Il s’agit d’une nouvelle technique de traitement par le froid des nouveau-nés à terme qui souffrent d’une asphyxie périnatale, (manque d’oxygène au moment de la naissance) », explique-t-on.

Au Maroc, l’asphyxie périnatale demeure encore un problème fréquent qui affecte 8 à 10 nouveau-nés à terme pour 1.000 naissances contre 2 à 3 cas pour 1.000 dans les pays développés, note le communiqué.

Sa gravité est liée à la mortalité et à la morbidité lourde qu’elle peut entrainer et constitue, de ce fait, un des problèmes majeurs de santé chez les nouveau-nés à terme : la mortalité est estimée de 15 à 25% des cas.

« Parmi les survivants, 25 à 30% vont garder des séquelles neurologiques comme un retard mental, des troubles cognitifs, une épilepsie… », fait savoir la même source.