Bien avant la pandémie de la Covid-19, le Maroc a mis en place une vision durable et un modèle de développement basé sur les énergies renouvelables, un secteur appelé à jouer un rôle clé à la fois dans la coopération Sud-Sud et dans la reprise économique durable de l’Afrique, a affirmé Mustapha Bakkoury, président du directoire de l’Agence marocaine de l’énergie solaire (MASEN).

« En 2009, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, le pays s’est engagé dans une transition énergétique visant à développer les énergies renouvelables, à soutenir l’efficacité énergétique et à atteindre un mix énergétique renouvelable d’au moins 52% d’ici 2030 », a souligné M. Bakkoury dans une tribune sur « The Parliament Magazine », bimensuel politique couvrant les actualités, les opinions et les commentaires du Parlement européen.

Le Maroc, a-t-il dit, est déterminé à adapter son modèle de développement pour intégrer des aspects sociaux plus forts et construire une économie plus inclusive et plus juste, autrement plus durable et résiliente.

Conformément à la Vision Royale tendant à « construire ensemble l’avenir dans le cadre d’une coopération sans restriction », le Maroc est convaincu que la coopération Sud-Sud peut jouer un rôle majeur pour contrer les effets négatifs de la crise dans les pays en développement, a-t-il relevé.

Il a relevé que l’engagement du Maroc en faveur de la coopération Sud-Sud est illustré par ses actions avec une vingtaine de pays -pour la plupart africains-, portant sur la mise en œuvre de programmes de renforcement des capacités et d’assistance technique dédiés au développement de projets d’énergie renouvelable.

« Nous préconisons donc un modèle de coopération Sud-Sud qui puisse offrir un avenir durable aux pays confrontés à des défis similaires, en particulier à ceux qui ont des difficultés d’accès à l’énergie », a-t-il précisé.

Les défis similaires auxquels sont confrontés les pays du Sud, à la fois en termes de financement et d’impact socioéconomique, rendent ce partage d’expériences et de connaissances essentiel, a-t-il poursuivi, relevant que de nombreuses institutions internationales ont reconnu l’importance de soutenir le développement de la coopération Sud-Sud et de reproduire des modèles de référence dans des pays similaires.

Bakkoury a évoqué dans ce sens sa nomination par la Banque africaine de développement en tant que président du comité de pilotage de l’initiative « Desert to Power », qui vise à générer une capacité solaire de 10 GW dans 11 pays de la région du Sahel.

Aussi a-t-il rappelé que la Banque islamique de développement s’est également associée au Maroc dans le cadre d’un partenariat stratégique pour aider les pays membres africains à renforcer leur capacité en énergie renouvelable.

Il a ajouté que l’ONU a récemment annoncé le lancement d’une Coalition internationale basée sur la coopération Sud-Sud, dirigée par le Maroc et visant à accélérer l’accès à l’énergie durable dans les pays les moins avancés et en développement.

Il a par ailleurs indiqué que l’Union européenne considère désormais une coopération trilatérale UE-Maroc-Afrique comme un élément essentiel du Green Deal Maroc-UE en cours de finalisation; une initiative qui a également vu un intérêt accru pour l’expertise du Maroc et son potentiel renouvelable.

Et de conclure que dans le cadre de la feuille de route du commerce d’électricité durable (SET), le Maroc, l’Allemagne, l’Espagne, la France et le Portugal cherchent à intégrer leurs marchés d’électricité verte, avec plusieurs projets d’exportation d’électricité et de « molécules vertes » à l’étude entre les deux rives de la Méditerranée.