L’Europe fait face à l’arrivée massive de migrants clandestins en provenance des pays du Maghreb. Des dizaines de milliers de sans-papiers maghrébins vivent actuellement en Europe. Les expulsions sont difficiles.

Face à cette situation, l’Union européenne tente de convaincre le Maroc, le pays le plus proche du vieux continent, de coopérer en matière d’immigration en échange d’argent et de facilités pour les visas, rapporte, ce lundi 26 avril, le quotidien espagnol El Pais citant un document exclusif.

Pour coopérer, Rabat « exige plus d’argent et que l’on reconnaisse son importance sur l’échiquier migratoire européen, comme cela a déjà été le cas pour la Libye et la Turquie », précise El Pais.

Sur le plan financier, les exigences pourraient être satisfaites. La mise en place du nouveau cadre financier (2021-2027) et le lancement de l’instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale (IVDCI) offrent l’occasion de marquer un tournant dans la relation avec Rabat, estiment les 27. Cet instrument dispose d’une enveloppe de 79,5 milliards d’euros, plus une rallonge de 9,5 milliards d’euros pour les interventions d’urgence.

Selon El Pais, citant ledit document, le Maroc aurait une grande part de cet argent que l’Europe compte injecter dans la lutte contre l’immigration clandestine. En contrepartie, l’Union va formuler des exigences.

L’UE souhaite avant tout que Rabat facilite le retour de ses ressortissants en situation irrégulière. L’Espagne et la France entretiennent une collaboration plus fluide dans ce domaine, mais ce n’est pas le cas avec d’autres pays européens.

En plus de l’argument financier, Bruxelles compte actionner le levier des visas. L’UE appliquera une politique souple en la matière, en contrepartie de l’accueil d’un plus grand nombre de ressortissants expulsés. Sur ce sujet, les négociations entre les deux parties durent depuis 2015, rappelle El Pais.

La liste des souhaits de l’UE ne s’arrête pas là et le document détaille les domaines dans lesquels des relations étroites sont souhaitées. Au-delà des retours et du déploiement à la frontière, les 27 veulent renforcer l’échange d’informations avec le Maroc et la coopération judiciaire et opérationnelle contre la traite des êtres humains.