Les travaux de la deuxième édition du Sommet « World Power-to-X Summit » (PTX22) ont démarré, mercredi à Marrakech, avec la participation d’une pléiade de décideurs politiques, d’industriels et d’experts issus de plus d’une trentaine de pays.

Organisé par l’Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles (IRESEN), en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), cet événement, qui se poursuivra jusqu’au 24 juin courant, a pour objectif de discuter des stratégies innovantes dans le domaine de l’hydrogène vert et de sceller des partenariats pour une nouvelle ère énergétique propre.

« Le Maroc dispose de multiples atouts pour devenir un acteur clé dans l’économie Power-To-X, en plus de notre avantage compétitif indéniable en termes de géographie, de ressources renouvelables… », a souligné la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leïla Benali, dans une allocution par visioconférence à l’ouverture de cette rencontre de portée mondiale.

Affirmant que cette stratégie ambitieuse est portée au plus haut niveau de l’Etat, à travers la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Mme Benali a indiqué que l’hydrogène vert au Maroc, avec l’un des coûts de revient du kwh produit le plus bas du monde, constitue un « avantage concurrentiel indéniable ».

« Mais pour vraiment faire évoluer cette bulle d’innovation et de commercialisation, nous encourageons le développement de divers nouveaux secteurs dans les différentes régions du Royaume », a-t-elle expliqué, faisant savoir que l’objectif est de doter le Maroc d’une énergie renouvelable décentralisée, bas carbone et accessible à tous à des prix compétitifs.

Dans ce sens, la ministre a rappelé que le Maroc a déjà émergé, au cours des dix dernières années, en tant que pays leader dans le domaine de la transition énergétique, faisant savoir qu’un développement massif d’une économie de l’hydrogène vert requiert une réduction du coût des installations d’électrolyse, un investissement croissant en R&D, l’industrialisation des produits dérivés et l’accélération du renforcement des capacités dans ce domaine.

Pour sa part, le Directeur Général par intérim de l’IRESEN, Samir Rachidi, a affirmé que l’hydrogène est un maillon clé de la transition énergétique et un vecteur d’énergie à fort potentiel, qui s’inscrit à la fois dans des enjeux de développement économique et de développement durable.

Rachidi, également Secrétaire Général du Cluster Green H2, a souligné que le Maroc dispose de nombreux atouts pour développer une filière hydrogène dynamique, faisant savoir que le chiffre d’affaires potentiel de cette filière et de son export est estimé à des centaines de milliards de dollars dans les 15 prochaines années.

« Cela constitue clairement une grande opportunité pour le Maroc qui a été reconnu parmi les 6 pays au plus fort potentiel au niveau mondial, a-t-il ajouté, relevant que la production de l’hydrogène vert au Maroc, « en plus de favoriser notre croissance économique, contribuera à la décarbonation de notre industrie et nous permettra de cofinancer notre transition et notre sécurité énergétique ».

De son côté, le président de l’université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), Pr. Hicham El Habti, a relevé que la communauté internationale a fait de grands pas dans le désengagement des combustibles fossiles, en adoptant des sources d’énergie renouvelables, indiquant qu’en 2021, l’Agence Internationale de l’Energie a estimé que le solaire, l’éolien, l’hydrogène et d’autres énergies renouvelables représenteront un record de 30 % de la production mondiale d’énergie.

C’est là que l’utilisation de l’hydrogène dans un cadre Power to X peut s’avérer véritablement révolutionnaire, a-t-il estimé, relevant que le Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a depuis le milieu des années 2000 établi sa position de leader africain et mondial dans la production d’énergie propre.

Dans ce cadre, il a noté que les secteurs public, privé et de recherche saisissent déjà l’opportunité Power to Hydrogen, citant à titre d’exemple, le lancement l’année dernière, du Cluster Green H2 avec l’ambition de faire du Maroc un leader mondial dans l’industrialisation et le développement de l’hydrogène vert.

Lors de ce deuxième rendez-vous, qui se positionne, désormais, comme l’événement leader sur les plans national et continental de la filière hydrogène, des principaux investisseurs, des décideurs politiques, des innovateurs, des directeurs d’entreprises, des leaders de l’industrie et des experts de la recherche dans le domaine auront ainsi à animer des panels et des sessions de haut niveau sur les opportunités offertes par l’hydrogène vert et ses produits dérivés.

Le programme de cet événement consacré à l’énergie propre s’articule autour de plusieurs thématiques, à savoir : « l’économie et les opportunités de l’investissement : l’économie du Power-to-X: un point de départ pour une nouvelle UE-UA », « le benchmark international: Quels sont les secteurs qui vont faire l’essentiel de la demande? Qui va constituer les marchés clés de l’export? » et “l’intégration des énergies renouvelables : Quels challenges pour quel prix?”.

Les participants débattront aussi des thématiques : “les perspectives du marché : y a-t-il un marché pour les produits Power-to-X? Quel calendrier?”, “Les défis technologiques: comment les innovations en matière d’hydrogène peuvent-elles façonner la durabilité de la transition énergétique?” et “l’échelle Power-to-X: quels sont les défis auxquels fait face le passage industriel à la chaîne de valeur Power-to-X?”. “Les carburants verts : décarboner la mobilité à travers l’hydrogène…est-ce que l’hydrogène va révolutionner le secteur de la mobilité ?”, “construire l’Oasis de l’hydrogène” et “le financement et la réglementation du Power-to-X” sont aussi au menu de ce rendez-vous.

Le « World Power-to-X Summit » se profile comme une plateforme de discussion autour de la nouvelle ère d’énergie propre basée sur l’hydrogène vert, avec l’unique souci d’agréger les efforts et d’apporter des réponses concrètes aux différents défis liés au développement des nouvelles énergies dans le Royaume.