La décision du Maroc de procéder, le 07 avril dernier, à un tirage sur la Ligne de Précaution et de Liquidité (LPL) pour un montant équivalent à près de 3 milliards de dollars dénote d’une bonne lecture inter-temporelle de la situation macroéconomique actuelle, a souligné l’économiste Omar Bakkou.

Interrogé par la MAP sur les avantages du recours à la LPL et sur la pertinence du timing, ce spécialiste de la politique de change a affirmé que « l’alternative choisie par le gouvernement marocain demeure la meilleure et dénote d’une bonne lecture inter-temporelle de la situation macroéconomique actuelle ».

Bakkou a expliqué son analyse par trois principales raisons. La première consiste dans l’effet d’annonce de cette mesure, car, selon lui, « le gouvernement montre qu’il compte renforcer ses ressources financières pour faire face à ses engagements à court terme, notamment les différentes dépenses publiques prévues, et ce, au lieu d’opter pour le choix de ponction sur les dépenses publiques aux effets économiques récessifs et dommageables sur l’économie marocaine ».

La deuxième raison réside dans le fait que « le renforcement des ressources financières à la disposition de l’économie, notamment les avoirs de réserve permettra de maintenir la confiance des opérateurs nationaux et internationaux dans l’économie marocaine et, partant, d’éviter les paniques et les mouvements spéculatifs éventuels contre la monnaie nationale ».

Quant à la troisième raison, elle consiste dans le fait que « le tirage de cette ligne dans un contexte marqué par un niveau confortable des avoirs de réserve demeure nettement plus vertueux que de procéder à ce tirage dans un contexte de baisse des avoirs de réserve et éventuellement de tension sur le marché financier international.

Ce dernier choix, a-t’il expliqué, « serait risqué et inefficace, du fait que le tirage de cette ligne dans un contexte de baisse des avoirs de réserve et tension sur le marché financier international pourrait être mal perçu par les opérateurs économiques et les bailleurs de fonds, ce qui serait susceptible d’aggraver la situation extérieure du Maroc ».