Cette année, la réunion organisée par le Forum économique mondial (WEF) dans la station de ski des Alpes suisses « se tient dans le contexte géopolitique et géo-économique le plus complexe depuis des décennies », a souligné à ce titre le président du WEF, Borge Brende, lors d’un briefing tenu cette semaine pour les journalistes.
En effet, la pandémie de Covid-19, les conflits commerciaux entre Chine et Etats-Unis, et la guerre en Ukraine ont contribué ces dernières années à multiplier les lignes de fracture géopolitiques et alimenter des politiques plus protectionnistes. « L’une des causes principales de cette fragmentation est un manque de coopération », et elle se traduit par « des politiques court-termistes et égoïstes », a regretté le fondateur du WEF, Klaus Schwab.
Au point même pour certains de s’interroger sur l’avenir de la mondialisation, depuis un demi-siècle au coeur de la philosophie défendue à Davos.
Par ailleurs, près d’un an après le déclenchement de la crise russo-ukrainienne, le conflit et ses effets sur les politiques mondiales d’énergie et de défense occuperont une grande partie des débats à Davos.
Si les Russes sont absents pour la deuxième année consécutive, une délégation ukrainienne est attendue en Suisse, et le président Volodymyr Zelensky a prévu d’intervenir à distance.
L’occasion pour eux de s’adresser à des centaines de figures politiques comme le chancelier allemand Olaf Scholz, le secrétaire-général de l’ONU, Antonio Guterres ou celui de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à quelque 600 chefs d’entreprises, de nombreux médias, et des représentants de la société civile: des ONG, des chercheurs, et même des stars comme l’acteur Idris Elba ou la soprano Renee Fleming.
Autre sujet clé: le climat. Les organisateurs ambitionnent que les discussions aident à préparer la prochaine série de discussions mondiales dans le cadre de la COP28, qui se tiendra en fin d’année dans les très pétroliers Emirats Arabes Unis.
Des militants prévoient de leur côté d’utiliser la réunion pour rappeler aux pays riches et aux groupes d’énergie le besoin de financer la transition énergétique des pays en développement et de payer pour les dommages des catastrophes naturelles qui accompagnent le dérèglement climatique.
Comme chaque année, l’activité la plus importante à Davos se passe toutefois en coulisses, chefs d’entreprises, investisseurs et politiques profitant d’être réunis en un même lieu pour discuter en marge de la conférence officielle.