En prévision du mois sacré de Ramadan, la Commission interministérielle de haut niveau de veille et de suivi de l’approvisionnement des marchés et des prix, a tenu, vendredi au siège du ministère de l’Intérieur. Lors de cette réunion, des instructions ont été données à tous les intervenants en vue d’intensifier les mesures de coordination et de veille pour détecter toute éventuelle perturbation de l’approvisionnement des marchés et des circuits de distribution et lutter contre toute forme de spéculation, de monopole et de stockage clandestin, indique un communiqué du ministère de l’Intérieur, rendu public à l’issue de cette réunion.
Ces instructions ont par ailleurs porté sur le respect des dispositions légales relatives aux prix, à la concurrence et à la protection du consommateur, ainsi que sur la détection et la lutte avec force de loi, la rigueur et la fermeté requises contre toute forme de spéculation, de monopole et de stockage clandestin et contre toutes les infractions, les transactions interdites et les pratiques perturbant le fonctionnement normal des marchés, causant la hausse injustifiée des prix et portant atteinte aux droits des consommateurs, à leur santé, sécurité et pouvoir d’achat, ajoute le communiqué.
Il s’agit aussi de renforcer la communication et la coordination avec les acteurs économiques, dont les producteurs, les fournisseurs, les distributeurs et les commerçants, ainsi qu’avec les organismes professionnels et leurs associations représentatives en vue de les exhorter à assumer pleinement leurs responsabilités pour répondre aux exigences des marchés, garantir un stock suffisant et veiller à la distribution de tous les produits de base, de manière régulière, pour couvrir toutes les régions du Royaume.
En outre, il a été appelé à intensifier l’action des cellules de permanence et à activer les numéros d’appel au niveau des préfectures et provinces et des différents services concernés pour permettre aux consommateurs, aux commerçants et aux différents acteurs concernés de soumettre leurs plaintes et de signaler les cas de fraude, de manque d’approvisionnement ou de pratiques commerciales illégales ou suspectes, à veiller au traitement efficient des plaintes déposées par les citoyens et à interagir de manière positive avec leurs observations et ce, en coordination avec les différents services concernés.
A l’issue de cette réunion, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki, a affirmé que le marché national est approvisionné en quantités suffisantes des produits alimentaires de forte consommation durant le mois sacré de Ramadan et le stock de certains produits importés est rassurant. Et d’ajouter que le stock de certains produits importés, notamment les légumineuses et les dérivés du blé tendre et du blé dur, est rassurant.
Concernant les légumes, le ministre a souligné que les prix ont commencé à reculer graduellement aux niveaux d’avant la vague de froid, précisant que le prix de la tomate a diminué à 3,5 dirhams sur le marché de gros et les prix d’autres produits s’orientent aussi à la baisse.
Cette réunion a fait état d’une baisse sensible des prix des viandes rouge et blanche, de certains légumes de forte consommation pendant le mois de Ramadan, comme les tomates, et de quelques produits de base, au cours des deux dernières semaines.Les professionnels des différents secteurs, de leur côté, ont rassuré sur les prix et la disponibilité des produits alimentaires de forte consommation à la veille du mois sacré. Ils étaient nombreux à assurer que les prix ont commencé à reculer durant ces deux dernières semaines. A l’origine de cette baisse, l’abondance et la diversité de l’offre sur les marchés, ainsi que le renforcement du contrôle des chaînes de production et de commercialisation et des circuits de distribution.
Pour le secteur de la volaille, les prix ont chuté significativement, d’après le Président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), Youssef Alaoui. « Il y a une surproduction, soit une abondance de l’offre. Notre secteur, grâce au Plan Maroc Vert, est autosuffisant », a-t-il déclaré, soulignant parallèlement que cette chute des prix constitue un problème pour les éleveurs qui vendent actuellement avec des pertes.
Pour Alaoui, il est aujourd’hui nécessaire d’aboutir à un prix d’équilibre (entre 19 et 20 dirhams) qui soit à la fois abordable pour le consommateur marocain et permet au producteur de s’en sortir.
Par ailleurs, le président de la Fédération nationale de la minoterie (FNM), Moulay Abdelkader Alaoui, a affirmé que les prix des produits de farine, semoule et dérivés sont restés à leur niveau habituel.
Pour les produits de la farine, y compris la farine de luxe destinée aux ménages et à partir de laquelle on fabrique la baguette qui est vendue à 1,2 dirham, les prix n’ont jamais dépassé en moyenne 330 DH/quintal, alors qu’ils devraient être à 350 DH/quintal depuis 2007, a-t-il fait remarquer.
« Actuellement, avec une bonne production au Canada, cette année les cours sont en baisse. La semoule a diminué d’un dirham par rapport à la semaine dernière et les quantités qui sont en route sont achetées à un prix inférieur aux anciennes cargaisons en stock », a souligné Alaoui, ajoutant que les opérateurs ont ainsi fait une moyenne entre le stock et ce qu’ils vont recevoir pour pouvoir diminuer le prix.