La compagnie aérienne ITA qui doit remplacer Alitalia, sera opérationnelle le 15 octobre, la Commission européenne et le gouvernement italien ayant enfin trouvé un accord sur les conditions du démarrage de la nouvelle compagnie.

 

Les tractations avec la Commission européenne pour relancer le fleuron national sous un autre nom, Italia Trasporto Aereo (ITA) ont abouti à une « solution constructive et équilibrée », s’est félicité jeudi le ministère italien de l’Economie.

 

Alitalia, qui a cumulé des pertes de 11,4 milliards d’euros entre 2000 et 2020, a dû être placée sous tutelle de l’administration publique en 2017. Depuis cette date, le gouvernement a cherché en vain des repreneurs. L’Etat italien injectera dans un premier temps 700 millions d’euros dans la future société.

 

Plus frileuse, la Commission s’est pour sa part contentée de « prendre note de l’annonce faite aujourd’hui par l’Italie du lancement d’ITA », sans évoquer un accord, mais en rappelant « l’entente sur les paramètres essentiels » du lancement de la nouvelle compagnie trouvée le 26 mai.

 

Bruxelles précise « rester en contact étroit avec les autorités italiennes afin de s’assurer que le lancement d’ITA en tant que nouvel acteur viable du marché est conforme aux règles communautaires en matière d’aides d’État ».

 

Parallèlement, l’enquête de la Commission sur la conformité du soutien public à Alitalia aux règles de l’UE en matière d’aides d’État « se poursuit ».

 

En 2017 et 2019, Alitalia s’était vu accorder par l’Etat des prêts d’un montant total de 1,3 milliard d’euros, qui sont dans le viseur de Bruxelles.

 

Le chef du gouvernement italien Mario Draghi a mis tout son poids dans la balance pour faire décoller ITA, en prévenant en avril que Rome « n’acceptera pas des discriminations arbitraires » de la part de Bruxelles.

 

Sous la pression de la Commission, les ambitions du plan de relance d’Alitalia ont été cependant revues à la baisse, et l’accord devrait se traduire par des suppressions d’emplois qui restent à chiffrer.

 

Le secteur aviation sera transféré à ITA. Les salariés d’Alitalia qui « pourraient être embauchés dans la nouvelle compagnie sont 2.800 en 2021 et 5.750 en 2022 », a assuré le ministre du Développement économique Giancarlo Giorgetti.