Infomédiaire Afrique – Le plan du parti de l’African National Congress (ANC, au pouvoir) de procéder à une réforme constitutionnelle pour permettre l’expropriation des terres sans compensation, inquiète les investisseurs, a indiqué mercredi un haut responsable de la Banque mondiale (BM).

Le plan risque de créer l’incertitude, un point que les investisseurs examinent avec prudence, a dit Sergio Pimenta, vice-président chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique au sein de l’International Finance Corporation, l’arme d’investissement de la BM.

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a fait de l’accélération de la réforme foncière son cheval de batail dans la perspective des élections générales prévues dans le pays en 2019.

Cette réforme vise, selon l’ANC, à corriger les injustices faites à la majorité Noire durant les longues années du régime de la ségrégation raciale, Apartheid.

Plus de deux décennies après la fin officielle de ce régime, la minorité Blanche contrôle toujours la majorité des terres, une situation qui consacre les graves disparités qui persistent dans le pays.

Les investisseurs sont surtout à la recherche de la certitude, a dit le responsable de l’IFC, soulignant que la réforme foncière est une question complexe et épineuse.

Quelle que soit la solution étudiée par le gouvernement, l’Afrique du Sud est appelée à créer un environnement qui renforce la fiabilité du pays et la certitude de son environnement, a ajouté Pimenta, dont l’agence a investi 2 milliards de dollars en Afrique du Sud durant les six dernières années.

Par ailleurs, Ramaphosa a affirmé, depuis Strasbourg où il effectue une visite de travail, que la réforme foncière sera menée dans le cadre du respect de la Constitution et des droits humains des personnes concernées.

«Le problème de la réforme foncière sera réglé dans le cadre du respect des règles de l’Etat de droit et de la Constitution», a-t-il dit devant le parlement européen.

Rédaction Infomédiaire