La population active en Afrique devrait progresser de plus de 14 millions par an, alors que les taux de croissance économique jusqu’en 2020 seront probablement trop faibles pour créer suffisamment d’emplois de qualité pour cette population active qui s’accroît rapidement, souligne mercredi l’Organisation internationale du Travail (OIT).

 

« Seuls 4,5 % de la population en âge de travailler en Afrique sont au chômage, le taux de personnes occupant un emploi étant de 60%. Toutefois, ce chiffre, loin de refléter un bon fonctionnement du marché du travail, s’explique par le fait que de nombreux travailleurs n’ont pas d’autre choix que d’accepter des emplois de qualité médiocre, ce qui signifie qu’ils n’ont ni sécurité de l’emploi, ni salaire décent, ni protection sociale », estime l’OIT dans un rapport sur « Emploi et questions sociales dans le monde – Tendances 2019 ».

 

En Amérique du Nord, le chômage devrait atteindre son niveau le plus bas, avec un taux de 4,1 pour cent en 2019, précise le rapport, relevant que la croissance de l’emploi et l’activité économique dans cette région devraient toutes deux commencer à diminuer en 2020. Les personnes ayant une instruction de base ont plus de deux fois plus de risques de se retrouver au chômage que celles qui ont un niveau élevé de formation.

 

Pour l’Amérique latine et Caraïbes, malgré une reprise de la croissance économique, l’emploi ne devrait progresser que de 1,4 pour cent par an en 2019 et 2020, indique le rapport, estimant que la baisse relativement lente des chiffres du chômage au niveau régional s’explique par des conditions du marché du travail variables d’un pays à l’autre.

 

L’informalité et la mauvaise qualité de l’emploi demeurent très répandues dans tous les types d’emplois, poursuit la même source.

 

S’agissant des Etats arabes, le taux de chômage régional devrait rester stable à 7,3 % jusqu’en 2020, avec un niveau deux fois plus élevé dans les pays non membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) que dans les Etats membres du CCG.

 

Les travailleurs migrants représentent 41 % de l’ensemble de la main-d’œuvre de la région et dans les pays du CCG, plus de la moitié des travailleurs sont des migrants, en moyenne.

 

Pour ce qui est de l’Asie et Pacifique, la croissance économique se poursuit, bien qu’à un rythme plus lent qu’au cours des années précédentes. Le taux de chômage régional devrait demeurer à 3,6 % environ jusqu’en 2020, soit au-dessous de la moyenne mondiale.

 

Dans les pays du Nord, du Sud et de l’Ouest de l’Europe, le chômage est à son niveau le plus bas depuis dix ans, et il devrait continuer de reculer jusqu’en 2020.

 

Pour l’OIT, la majorité des 3,3 milliards de personnes employées dans le monde en 2018 ont été confrontées à un manque de bien-être matériel, de sécurité économique, d’égalité des chances et de possibilités de développement humain.

 

« Avoir un emploi ne garantit pas toujours un niveau de vie décent. De nombreux travailleurs se voient contraints d’accepter des emplois peu attrayants, généralement informels », fait constater le rapport.

 

L’Organisation estime à 172 millions le nombre de chômeurs dans le monde en 2018, ce qui correspond à un taux de chômage de 5,0 %.

 

« Il est surprenant qu’alors qu’il n’a fallu qu’un an pour que le taux de chômage mondial passe de 5,0 % en 2008 à 5,6 % en 2009, le retour aux niveaux qui prévalaient avant la crise financière mondiale ait pris pas moins de neuf ans», fait remarquer le rapport.

 

Et de poursuivre : « Les perspectives actuelles sont incertaines. Dans l’hypothèse d’une situation économique stable, le taux de chômage devrait continuer à baisser dans de nombreux pays. Cependant, les risques macroéconomiques se sont accrus et ont déjà un impact négatif sur le marché du travail dans plusieurs pays ».

 

Globalement, le taux de chômage mondial devrait rester à peu près au même niveau en 2019 et en 2020, alors que le nombre de chômeurs devrait augmenter de 1 million par an pour atteindre 174 millions en 2020 en raison de l’augmentation de la population active, conclut l’OIT.

 

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