Les équipes de la Banque africaine de développement (BAD) au Maroc sont « totalement » mobilisées pour aider à atténuer les répercussions économiques et sociales de la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19), a affirmé, la représentante résidente de l’institution panafricaine dans le Royaume, Leila Farah Mokaddem.

« Malgré l’annulation des réunions, des missions et des évènements, nos équipes au Maroc sont totalement mobilisées. Aux côtés des autorités, nos services restent pleinement opérationnels pour aider à contenir la propagation du virus et à en atténuer les répercussions économiques et sociales », a dit Mokkadem dans une interview accordée à l’agence MAP.

En ces temps difficiles, l’excellence du partenariat Maroc-BAD constitue un véritable actif pour préserver les conditions d’une croissance durable et inclusive, a-t-elle souligné. « Nous le ferons en redonnant des marges de manœuvre budgétaire au pays, en soutenant les très petites et moyennes entreprises et en appuyant les populations les plus fragiles ».

Dans cette optique, Mokkadem a fait savoir que des opérations d’urgence seront prochainement déployées dans les domaines de la santé, de l’entreprenariat et de l’inclusion financière, notant que ces domaines d’intervention sont tout à fait déterminants pour réussir une sortie de cette crise.

Et de rappeler que le partenariat entre le Maroc et cette institution date depuis plus d’un demi-siècle avec un engagement cumulé de plus de 10 milliards de dollars américains dans divers secteurs, notamment le développement humain et social, l’énergie, l’eau, les transports et l’agriculture.

Par ailleurs, Mokkadem indique que la BAD prévoit une baisse du produit intérieur brut (PIB) global de l’Afrique de 22,1 milliards de dollars (Md$), selon un scénario de référence. Ce repli peut atteindre 88,3 Md$ dans le scénario le plus pessimiste, a-t-elle soutenu, estimant que les pays africains verront leurs marges de manœuvre budgétaire davantage se réduire avec des déficits budgétaires qui devraient augmenter de 3,5 à 4,9 points de pourcentage.

Ces évolutions affecteront la capacité des États du continent à lutter efficacement contre cette pandémie, a relevé Mme Mokkadem, jugeant que cette crise inédite nécessite une réponse à la hauteur des enjeux.

C’est dans ce sens que la BAD a émis, le 27 mars dernier, l’emprunt obligataire social « Combattre le Covid-19 » d’un montant record de trois milliards de dollars, a-t-elle fait remarquer, notant qu’il s’agit du plus grand emprunt social émis sur le marché international des capitaux.

Cette institution panafricaine a également approuvé, le 1er avril, une aide d’urgence pour soutenir les interventions de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Afrique.

Sept jours plus tard, la BAD a créé un fonds de 10 Md$ pour accompagner les gouvernements et les acteurs du secteur privé africains dans la lutte contre la propagation du covid-19 sur le continent, a rappelé Mokkadem, précisant que 5,5 Md$ seront destinés aux projets souverains dans les pays à revenu intermédiaire, 3,1 Md$ financeront les opérations souveraines et régionales destinées à soutenir les pays fragiles et 1,35 Md$ supplémentaire bénéficiera au secteur privé.