Comment déployer une planification inclusive, en matière de gestion des risques de catastrophe? La réponse à cette question, on ne peut plus d’actualité après le séisme qui a frappé la région d’Al Haouz, a été esquissé dans une récente analyse publiée par la Banque mondiale.

Rédigée par deux experts, cette analyse capitalise sur l’expérience de deux acteurs — WomenStrong, une petite organisation à but non lucratif, et la Facilité mondiale pour la prévention des catastrophes et le relèvement (GFDRR) de la Banque mondiale, afin de livrer cinq conseils à l’intention des pouvoirs publics et des experts du développement pour renforcer l’inclusion dans la planification de la gestion des risques de catastrophe.

Reconnaître l’expertise des habitants

Associer la population locale, et en particulier les femmes, permet de mobiliser un savoir de première main, soulignent les co-auteurs de l’analyse en question. D’après ces experts, les femmes assurent souvent la fonction de premiers et derniers secours lors de situations d’urgence. Elles possèdent une connaissance des zones à risque, des familles et des personnes vulnérables qui permet d’identifier les besoins critiques. De même, les personnes en situation de handicap et les personnes âgées sont bien placées pour connaître les zones les plus difficiles d’accès dans leur ville et leur participation aux exercices de cartographie devrait donc être systématique, est-il recommandé.

Planification et conception des efforts de préparation et d’intervention en cas d’urgence 

Il faut convier les femmes et des membres divers de la communauté aux processus de recensement des parties prenantes, d’aménagement et de décision, recommandent Zoe Elena Trohanis, spécialiste principale de la gestion des risques de catastrophe et Susan M. Blaustein, fondatrice et directrice générale de WomenStrong International. « Il faut aussi demander à ces habitants ce qui, selon eux, aiderait les populations vulnérables à quitter les lieux rapidement ou à se mettre à l’abri en cas de catastrophe, et exploiter ces informations pour mieux planifier les itinéraires d’évacuation, les abris, les dispensaires et les centres d’aide, afin d’assurer la sécurité et le bien-être de tous les membres de la communauté », soulignent les co-autrices de l’analyse.

Associer, informer et mobiliser les groupes traditionnellement marginalisés

Le rôle des habitants peut être amplifié s’ils disposent de plateformes numériques connectées aux unités d’intervention d’urgence. Cette mobilisation, rappelle la même source,  peut permettre de détecter des besoins urgents et d’acheminer efficacement les ressources là où elles sont le plus nécessaires.

Rémunérer les personnes qui contribuent à la planification 

Tous les participants devraient être rémunérés à la hauteur de leurs contributions. Les pouvoirs publics, les organismes de secours et l’ensemble des parties prenantes doivent faire en sorte que le temps et les efforts investis par chacun et chacune soient rétribués de manière sûre et transparente, par le biais par exemple de comptes bancaires numériques.

Un intérêt particulier pour les femmes et autres populations vulnérables

Les femmes et les autres populations marginalisées doivent être associées aux analyses post-catastrophe afin qu’elles puissent faire part de leur point de vue aux autorités locales, aux organisations humanitaires et aux partenaires de développement, conseillent les expertes. Les résultats des actions de développement seront d’autant plus solides qu’elles associent les populations locales et tirent parti de leur sentiment d’appartenance à la communauté.