Le directeur général de la Caisse Nationale de la Sécurité sociale (CNSS), Hassan Boubrik, a indiqué, mercredi à Skhirat, que plus de deux millions de travailleurs non salariés ont été immatriculés à la Caisse.

« A date d’aujourd’hui, nous avons pu immatriculer un peu plus de deux millions de travailleurs non-salariés, dont 840.000 agriculteurs, 380.000 artisans, près de 300.000 auto-entrepreneurs, 250.000 artisans et commerçants qui sont dans le cadre de la contribution professionnelle unique et la quasi totalité des professions libérales et indépendantes », a dit Boubrik lors d’un panel sous le thème « la généralisation de l’AMO, gage de solidarité sociale », tenu dans le cadre du colloque international sur la protection sociale.

Et de soutenir: « Sur les deux millions, nous avons déjà 330.000 personnes qui ont ouvert leurs comptes sur nos portails et ont commencé à déclaré leurs familles (conjoints et enfants) pour bénéficier effectivement de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) ».

Boubrik a également fait savoir la CNSS traite 2.000 dossiers par jour de l’AMO qui proviennent de ces travailleurs non-salariés. « Cela veut dire qu’aujourd’hui, l’AMO est une réalité sur le terrain », a-t-il martelé.

S’agissant de la préparation de la CNSS pour piloter ce chantier, Boubrik a fait savoir que les process ont été revus, en plus de l’adaptation des organisations et des systèmes d’informations de la CNSS pour suivre les démarches d’identification, et d’immatriculation, notant dans ce sens que tous les services de la Caisse sont digitalisés pour simplifier la procédure aux assurés.

Il a également précisé que le réseau de la CNSS a été élargi avec l’ouverture d’une cinquantaine d’agences cette année et d’autres ouvertures prévues l’année prochaines pour couvrir l’ensemble du territoire national, ajoutant que le délai de remboursement moyen s’établit à 9,15 jours.

Boubrik a, en outre, relevé que la CNSS ne ménage aucun effort pour concrétiser ce projet, notamment à travers des partenariats avec des réseaux de proximité, en vue de garantir la traçabilité du dossier, et augmenter la capacité de traitement des capacités pour accompagner l’évolution exponentielle de l’activité. Pour sa part, le directeur de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), Khalid Lahlou, a fait savoir que la couverture médicale constitue à la fois un engagement et un défi, et s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des différentes institutions, notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il a aussi souligné que le rapport de la nouveau modèle de développement (NMD) a mis l’accent sur la question de la santé, notant que l’État marocain dispose ainsi d’une visibilité en la matière.

Lahlou a parallèlement évoqué le panier de soins, en tant qu’outil de mesure de la performance de tout système d’assurance maladie, se félicitant du taux de couverture qui s’est élevé à 70% en 2020.

De son côté, le président de la Caisse nationale de l’assurance maladie de la France, Fabrice Gombert a assuré que la sécurité sociale en France constitue l’une des principes de valeur de l’État auquel tous les français sont attachés, et est basée principalement sur l’entraide entre les différentes catégories de la société, riches et pauvres, jeunes et vieux.

Il a précisé que dans le modèle français chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins, notant que chaque citoyen a le droit de garantie a un minimum vital, pour une meilleure mutualisation des risques.

Initié par l’Association des membres de l’inspection générale des finances (AMIF) et le ministère de l’Économie et des Finances, sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, ce colloque international se veut un espace de débats ouverts, de réflexion, d’échanges et de regards croisés visant à formuler des propositions pratiques pouvant contribuer à la réussite de la mise en œuvre de la réforme de la protection sociale au Maroc.