L’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique a clôturé, mardi à Rabat, son programme de pompage solaire pour l’irrigation agricole, lancé en 2017 en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et avec le soutien financier du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM).

Baptisé GEF-Pompage solaire, ce programme avait pour vocation de sensibiliser aux enjeux stratégiques de cette technologie dans le domaine agricole et de développer un accompagnement adéquat pour sa mise en place.

A cette occasion, la représentante résidente adjointe du PNUD au Maroc, Martine Therer, s’est félicitée, dans une déclaration à M24, la chaîne d’information en continu de la MAP, « d’avoir pu accompagner l’AMEE et ses partenaires pour mettre en place un modèle d’accompagnement des agriculteurs et de leurs organisations professionnelles qui souhaitent investir dans le pompage solaire pour l’irrigation agricole ».

Mettant en avant le caractère écologique de cette technologie, Therer a affirmé que les systèmes de pompage solaire sont « plus écologiques puisqu’ils contribuent à la réduction des gaz à effet de serre, par rapport aux systèmes de pompage traditionnels basés sur l’utilisation des énergies fossiles ».

Ces systèmes sont « écologiquement plus adaptés au contexte actuel de crise environnementale et climatique, et de sécheresse successive qu’on constate au Maroc », a-t-elle souligné, faisant observer qu’ils permettent ainsi à l’agriculteur de réduire la facture énergétique et, par conséquent, au Maroc de respecter ses engagements en matière de lutte contre les changements climatiques.

Par ailleurs, le directeur général de l’AMEE, Saïd Mouline, est revenu sur le bilan de ce programme, notant qu’il s’agit de 60.000 agriculteurs à avoir bénéficié des pompes solaires, d’un réseau d’installateurs présents sur tout le territoire, et spécifiquement dans les zones agricoles, de financements mis en place notamment avec Crédit Agricole du Maroc à travers « Tamwil El Fellah », ainsi que de projets pilotes avec des coopératives ayant fait de grandes installations pour répondre à leurs propres besoins.

Au-delà de la dimension énergétique, Mouline a mis l’accent sur l’importance de la gestion de l’eau, précisant qu’ »il est très important que les installations soient bien faites, bien dimensionnées, et que celles-ci tiennent compte non seulement des techniques existantes mais aussi de la consommation d’eau ».

« Avec le solaire, on peut avoir une consommation d’eau optimisée qui respecte les nappes phréatiques parce que c’est le soleil qui décide”, a-t-il dit, faisant remarquer que le soleil est le facteur qui permet de bien dimensionner ces pompes et de s’assurer que le nombre de mètres cubes d’eau qui vont être soutirés des nappes reste raisonnable.

En outre, Mouline a rappelé qu’il s’agit d’un programme « complètement lié au développement durable de par son côté économique », assurant que les pompes solaires demeurent une solution « très rentable pour l’agriculteur par rapport à l’utilisation des énergies fossiles importées, voire même parfois subventionnées ».

Aujourd’hui, le solaire permet des solutions qui sont à la fois économiques et sociales, parce qu’elles créent de l’emploi dans le monde rural, compte tenu du besoin de dimensionnement, d’installation et de maintien de ces pompes. Elles sont également environnementales, de par le bilan carbone « très intéressant » qu’offre cette technologie comparée aux autres, a conclu le directeur général.