Infomédiaire Maroc – Le Maroc recèle un grand potentiel en biomasse susceptible de couvrir la demande du secteur des hammams publics, apprend-on auprès de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE).

 

Selon les diagnostics énergétiques succincts des hammams équipés en brûleur à biomasse, réalisés par l’Agence dirigée par Said Mouline et dont les résultats ont été présentés à Rabat, le Maroc recèle un grand potentiel en biomasse, sous forme de résidus et sous-produits de l’activité agricole et agro-industrielle, susceptible de couvrir la demande du secteur des hammams.

 

De même, le brûleur à biomasse sous les différentes configurations proposées constitue une solution technique d’économie d’énergie, de sauvegarde de la ressource et de chauffage adapté à tous les systèmes déjà installés aux hammams publics, souligne ce document, qui a été au centre d’un atelier de sensibilisation sur l’efficacité énergétique dans ce secteur, initié par l’AMEE.

 

Ce système est également économiquement rentable et amortissable en quelques mois à une année en dépit des dépenses énergétiques globaux (combustible + l’électricité), avance-t-on, précisant que les systèmes de chauffage à biomasse (brûleur intégré à la chaudière et/ou chaudière à circuit fermée) présentent une panoplie d’atouts par rapport à la chaudière traditionnelle à bois, notamment en matière d’économies réelles.

 

Dans ce sens, l’AMEE recommande le lancement d’une étude de développement et d’optimisation du système de chauffage à base de brûleur, dans l’objectif d’assurer un service énergétique durable pour mieux répondre aux exigences des propriétaires de hammams, ainsi que la mise en place des exigences techniques minimales en vue de garantir la qualité, la pérennité des équipements et la sécurité d’utilisation.

 

Elle a également mis en avant l’importance du suivi instrumenté sur une longue durée pour le recueil de données plus fiables, la constitution d’un comité technique composé de l’AMEE, des départements ministériels concernés, de la profession et du secteur privé pour le suivi et le développement et l’optimisation énergétique des différentes configurations proposées.

 

Dans une déclaration, le ministre de l’Énergie, des Mines et du Développement durable, Aziz Rabbah a affirmé que cet atelier a pour objectif d’examiner les différentes manières d’utilisation de l’énergie, de rationalisation des coûts et de réduction de l’impact sur l’environnement.

 

« Cet atelier se veut une occasion pour montrer aux propriétaires des hammams qu’il est possible d’opter pour des énergies alternatives, en adoptant des chaudières améliorées ou avec brûlure intégrée qui consomment moins d’énergie et offrent un résultat meilleur, en utilisant les résidus et déchets organiques qui présentent des opportunités sur les plans énergétique, économique et environnemental », a-t-il ajouté.

 

De son côté, le directeur général de l’AMEE, Said Mouline a noté que la promotion des chaudières améliorées et l’utilisation des résidus biomassiques au niveau des systèmes de chauffages des hammams publics constitue un véritable modèle économique, environnemental et social.

 

Dans cette optique, cet atelier vise à présenter des chaudières améliorées pour les hammams, ainsi que les manières d’utilisation de la biomasse, a-t-il affirmé, expliquant que ces déchets développés dans des filières du Plan Maroc Vert, notamment les écorces d’argan, grignons d’olives et coques d’amandes constituent des solutions alternatives pour avoir des hammams qui consomment moins, qui respectent l’environnement et qui baissent leur facture énergétique.

 

Mouline a également fait observer que cette rencontre a pour ambition de regrouper tous les acteurs concernés pour leur montrer qu’il est possible de réduire la consommation d’énergie dans les hammams, dont le nombre au Maroc s’élève à environ 12 000, ainsi que leur recours au bois et donc réduire l’impact en terme de déforestation, notant que l’utilisation de ces énergies alternatives a un retour sur investissement important.

 

Organisé sous le thème « Promotion des chaudières améliorées et l’utilisation des résidus biomassiques au niveau des systèmes de chauffage des hammams publics », cet atelier a été l’occasion de débattre et d’échanger sur les bonnes pratiques réalisées par différents établissements et organismes sociaux, notamment des représentants du Haut-commissariat aux eaux et forêts, du ministère du Tourisme, du Transport aérien, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et du ministère de l’Énergie, des Mines et du Développement durable, en vue de promouvoir les chaudières améliorées à haut rendement énergétique et l’utilisation des déchets de biomasse en remplacement du bois.

 

Rédaction Infomédiaire