Infomediaire Maroc – Suite aux différentes informations et rumeurs qui circulent sur le poisson au Maroc, ses prix et l’approvisionnement du marché, Infomédiaire Maroc a mené son enquête auprès des différents intervenants et a obtenu les éléments de réponse suivants :

Quantités disponibles sur le marché
Pour répondre à la demande en poisson, qui augmente pendant le mois de Ramadan, plusieurs mesures ont été prises par le ministère. Ces mesures ont permis d’approvisionner le marché de manière à ce que l’offre soit supérieure à la demande.
Des sources au département de la pêche et auprès des opérateurs ont affirmé que l’analyse des tendances des prix des poissons notamment la sardine fait ressortir les éléments suivants :
. Variabilité géographique des prix selon l’éloignement des zones de captures ;
. Offre très importante ;
. La hausse des prix au détail est due à la multiplication des intervenants dans la chaîne de commercialisation qui ne dépend nullement du secteur

L’export est la cause de la cherté des prix du poisson au Maroc : Faux
. L’export en poisson marocain est dominé par le poulpe et la conserve de sardine
. Le poulpe est peu prisé par les Marocains malgré quelques essais de l’introduire sur le marché local dans les dernières années. La demande est très faible au Maroc alors qu’à l’export c’est un poisson très prisé.
. La période de pic de la production de la sardine se situe entre juillet et décembre. Une période pendant laquelle il est impossible de destiner la production entière au marché local qi ne peut l’absorber (elle peut dépasser les 1 millions de tonnes). Aussi la production non distribuée sur le marché local est destinée à la conserve à l’export. Cette opération permet de créer des emplois directs et indirects et de drainer de la devise (20 milliards de dirhams).
. Le consommateur marocain est consommateur de poisson frais, la conserve et le surgelé ne sont pas prisés.
. Certaines autres espèces de poisson que les Marocains consomment et que les consommateurs jugent cher ne sont pas du tout exportés. Par exemple, toute la crevette débarquée au Maroc est pas du tout exportée.

Maroc, deux façades maritimes et pas de poisson ?
. Le poisson est de plus en plus disponible sur le marché
. L’état des pêcheries est également à prendre en compte
Le Maroc dispose d’importantes façades maritimes. Mais il ne faut oublier que plusieurs pêcheries ont été victimes d’une surexploitation et que depuis l’avènement des plans d’aménagement apportés dans le cadre de la stratégie Halieutis, certaines ressources se reconstituent et . d’autres commencent à revenir graduellement.
Parmi les pêcheries qui ont été surexploitées et qui reviennent petit à petit on peut compter le poisson pélagique (dominé par la sardine) et la crevette.
Exemple : les débarquements dans le port de Safi qui était très connu pour sa sardine (de qualité supérieure) s’étaient arrêtés à cause de la disparition de la ressource de la région à cause d’une surexploitation. Depuis la mise en place du plan d’aménagement, l’instauration des repos biologique et autres mesures de protection de la ressource, les débarquements sont de retour depuis 4 ans.
Safi est ainsi redevenu un port leader en sardine et fournisseur du marché local.

Approvisionnement du marché local en sardine
. L’approvisionnement des marchés de gros et local en sardine est fait depuis six ports principaux : Casablanca, El Jadida, Safi, Sidi Ifni, Tan-Tan, Laâyoune et Tarfaya.
. La sardine en provenance de Tan-Tan, Laâyoune et Agadir est vendu au marché de gros entre 80 dhs – 140 dhs la caisse de 25kg
. La sardine la plus chère, est celle la petite. Celle-ci provient uniquement des ports de Casablanca, El Jadida et Safi.
. Au port, cette sardine est fournie aux mareyeurs à 150 – 160 dhs la caisse de 25kg (le pêcheur a vendu entre 5 et 6 dirhams le kg)
. Sur le marché de gros, cette sardine est vendue à 180 dhs la caisse de 25 kg = 8 dhs le kg

Quel rapport entre les intermédiaires et la montée en flèche des prix du poisson ?
Il est à rappeler que le rôle du ministère se limite à l’approvisionnement du marché, la garantie de la qualité du poisson et le respect de la juridiction en place ainsi que la préservation des ressources halieutiques.
La mission du ministère s’arrête donc au moment du débarquement des poissons destinés à la vente de gros pour qu’ensuite le circuit de vente soit entamé. Ici, interviennent les intermédiaires et les détaillants, qui sont encadrés par les communes.
Le département de pêche maritime n’a aucune autorité d’intervention sur le circuit de vente du poisson.
Certains professionnels prônent le retour à l’affichage des listes des prix dans les marchés par les communes, en précisant le prix minimal et maximal de vente des produits.

 

Rédaction Infomediaire.