Mustapha Metaich, Président de l’Association des centraliens du Maroc

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    Infomediaire : Le 5ème forum CENTRALIENS SUPELEC  abordera une  thématique d’une forte actualité qu’est la COP22, Pouvez-vous nous rapprocher des objectifs de cette édition ?
     
     Mustapha Metaich : La question du changement climatique est une question globale, qui concerne tous les pays de la planète, et cruciale pour l’avenir de l’humanité. C’est aussi un sujet d’une grande actualité, puisque nous sommes à la veille de la COP22 qui se tiendra à Marrakech en Novembre 2016, et qui aura pour mission essentielle, de proposer les mécanismes de mise en application des accords issus de la COP21 à Paris.
    C’est donc, tout naturellement, que les Centraliens et les Supélec du Maroc ont décidé de consacrer la 5° édition de leur forum bi-annuel au thème du réchauffement climatique, en mobilisant le réseau mondial des Centraliens et des Supélec, avec pour objectif de réfléchir et proposer des solutions et des recommandations, pour lutter contre le réchauffement climatique. Ces solutions  sont issues de leurs expériences, des fonctions et responsabilités qu’ils assument en tant qu’opérateurs économiques, experts et scientifiques ou acteurs institutionnels. 
     
     
    Infomediaire : Pouvez-vous nous dévoiler le programme du Forum? 
     
    Mustapha Metaich : La 5° édition du Forum Centraliens Supélec, labellisée COP 22 par le comité de Pilotage de la COP22, a été placée sous le thème de l’innovation responsable et de l’action solidaire pour lutter contre le réchauffement climatique. Au-delà de la force des mots, il s’agit d’un véritable paradigme dans la façon que les Centraliens et les Supélec envisagent l’avenir et le rôle des ingénieurs dans la société : d’une innovation productiviste basée sur le principe que les ressources de la planète sont illimitées et que les coûts doivent être de plus en plus bas (héritage du 19° siècle industriel), on passe à une logique d’innovation respectueuse de l’environnement et consciente de la finitude des ressources de notre planète.
     
    Partant de ce principe, nous avons décliné notre réflexion selon trois thématiques fortes, traitée chacune lors d’ateliers qui se tiendront le Dimanche 29 mai : les énergies renouvelables, l’économie circulaire et l’écologie urbaine et le financement et la gouvernance de l’adaptation.
    Le Lundi 30 Mai, se tiendra la séance plénière du Forum qui se divise en deux parties : Les grands enjeux de la question climatique à travers l’intervention de politiques et d’acteurs institutionnels de premier plan, puis dans un second temps, nous présentons la synthèse des recommandations issues des ateliers que nous partageons avec les participants à la plénière.
     
     
    Infomediaire : Quid des intervenants ?
     
    Mustapha Metaich : Au vu de la complexité du sujet et de sa transversalité, nous avons réuni, pour cette 5° édition des profils et des compétences variés et riches : des hommes politiques, avec l’intervention du Chef de Gouvernement et de la Ministre déléguée à l’environnement du Maroc, des acteurs institutionnels, comme le Président du CESE et le commissaire européen de l’action pour le climat et l’énergie , des experts et acteurs économiques internationaux : Nicolas Hulot, l’un des grands militants et connaisseurs de la question du changement climatique, Michèle PAPPALARDO, connue dans le monde entier pour ses travaux sur la ville durable, Pierre Ducret, Responsable Climat au sein de la Caisse des dépôts Française, Jean-Louis Bal, Président du Syndicat français des énergies renouvelables ou Geneviève Creuzet, spécialiste du développement durable et essayiste de renom. Les experts nationaux ne sont pas en reste : Mes camarades Ahmed Rahmani, PDG de Vinci énergies qui préside le comité scientifique, Abdelouahed Fikrat, Secrétaire Général du Ministère chargé de l’environnement, Rachid Smidi, l’un des meilleurs spécialistes au Maroc du sujet de la mobilité durable ou Tarik Hamane, Directeur des projets de production à l’onee et grand connaisseur de la thématique des énergies renouvelables. Au total, le Forum mobilisera plus de 60 experts et opérateurs économiques ou institutionnels dans les domaines de l’énergie, de l’environnement et de l’ingénierie financière.
     
    Infomediaire : A votre avis, comment peut cette édition du forum alimenter et contribuer à la réussite des travaux du sommet de la COP 22 à Marrakech?
     
    Mustapha Metaich : Comme cela s’est fait dans les précédentes éditions, nous élaborons, à la fin du Forum, un livre des recommandations mis à la disposition des décideurs. Notre Contribution à la COP 22, consiste donc à fournir aux responsables, nos idées et nos propositions concrètes pour tracer la trajectoire qui permettra, dans les prochaines années, d’atteindre les objectifs fixés lors de la COP21. C’est une contribution parmi d’autres, et nous espérons qu’elle pourra participer au succès de la COP22 à Marrakech. Elle montre en tout cas, la dynamique de la société civile au sMaroc sur la question du Climat : Les Centraliens et les Supélec du Maroc souhaîtent que leur voix soit écoutée à l’occasion de la COP22. 
     
     
    Infomediaire : Quelle est votre lecture de la situation économique au Maroc, on peut constater en effet que dans une conjoncture régionale peu favorable  le Royaume a pu se distinguer notamment sur le plan industriel de manière très remarquable.   
     
    Mustapha Metaich : L’économie marocaine, comparée à celle de pays à niveau de développement comparable dans la région, s’en sort plutôt bien, grâce à sa diversification et à une stratégie industrielle lisible et en adéquation avec les atouts du Maroc.  Cependant, elle peut faire beaucoup mieux : le Maroc a des atouts non encore entièrement exploités, pour faire un saut encore plus significatif à son industrialisation et à son économie.  
     
    Après l’automobile et l’aéronautique ou l’offshoring, le secteur des énergies renouvelables (éolien et solaire essentiellement) et de l’industrie en lien avec la mobilité durable (montage de véhicules électriques, …) sont probablement parmi les secteurs qui peuvent booster l’industrie marocaine, dans les vingt prochaines années. Le très bon niveau de l’ingénierie marocaine est l’un des atouts qui méritent d’être mieux utilisés pour jour un rôle plus important dans l’industrialisation durable du pays et le développement de son économie.