Le projet de mise en place de la filière d’audit interne au sein des Conseils des régions a été lancé ce mercredi à Rabat par la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT), en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD) et l’appui de l’Inspection Générale de l’Administration Territoriale (IGAT) et de l’Association des Régions du Maroc (ARM).

Intervenant lors d’un webinaire tenu à cette occasion, le Wali, Directeur Général des Collectivités Territoriales, Khalid Safir, a indiqué que le lancement du projet de mise en place de la filière d’audit interne s’inscrit dans le cadre du renforcement de la décentralisation et de la régionalisation avancée et l’adoption par les Conseils des régions des bonnes pratiques en matière de gestion.

Ce projet, a-t-il ajouté, s’inscrit également dans le cadre de l’activation du principe de reddition des comptes et de la mise en œuvre des dispositions de la loi relative aux régions, qui stipule un certain nombre de principes de bonne gouvernance.

Safir a poursuivi que l’audit interne fait également partie des mécanismes qui donneront une dimension pratique à l’implémentation des dispositions de la Constitution, notant que le projet de soutien et d’accompagnement des régions dans la mise en œuvre de la filière de l’audit interne est basé sur une approche intégrée qui vise à renforcer l’efficacité de la performance des régions et à améliorer les services fournis aux citoyens, aux entrepreneurs et aux investisseurs.

La valeur ajoutée de ce projet est principalement représentée dans la garantie de l’efficacité des projets dirigés par les Conseils des régions, a-t-il relevé, mettant en avant le soutien de la DGCT aux régions pour leur permettre de mettre en place un système d’audit interne.

De son côté, Zineb El Adaoui, Wali, Inspecteur Général de l’Administration Territoriale (IGAT) a souligné que le processus d’audit interne est « très important » pour renforcer la performance et les décisions de l’administration régionale et pour garantir l’efficience et l’efficacité de sa performance en vue de répondre aux objectifs du développement régional et ce, vu les défis du développement spatial, par rapport aux attentes des citoyens, de la société civile ainsi que des investisseurs.

Les Régions sont invitées à moderniser leurs outils de leur fonctionnement et qualifier leurs ressources humaines y compris les mécanismes de contrôle, a dit Mme El Adaoui, ajoutant que la création de la fonction d’Audit interne au sein des Régions constituera un pilier pour moderniser l’administration régionale.

Cet Audit interne va aussi permettre une gestion quantitative et qualitative des risques, et ce en fonction d’un processus (identification, évaluation, analyse…), a fait observer Mme El Adaoui, rappelant que les rapports d’audit de l’IGAT ont relevé certaines lacunes quant à l’appréciation du risque au niveau des régions, d’où « un foisonnement d’acteurs aux compétences enchevêtrées ».

« Six des douze régions du Royaume sont dépourvues de structures ou ayant des structures faibles en matière d’audit interne », a relevé Mme le Wali, rappelant que les budgets alloués aux régions sont passés de 12 milliards de DH (MMD) en 2016 à 24 MMD en 2018 et ce afin de leur permettre de mener à bien leurs missions constitutionnelles.

Pour sa part, le Président de l’Association des Régions du Maroc (ARM), Mohand Laenser, a indiqué que ce projet permettra de renforcer une gouvernance territoriale efficace au niveau des Conseils des régions, ainsi que de contribuer au succès du chantier de la régionalisation avancée, notant Le besoin urgent d’aider les régions à incarner les principes de bonne gouvernance.

La fonction d’audit interne comprendra divers domaines d’audit financier, comptable et opérationnel, a précisé Laenser, soulignant l’importance de l’audit des projets des régions, quant à la gestion de leurs ressources financières et humaines, et d’identifier et de corriger les déséquilibres.

Il a souligné que la mise en œuvre de l’audit interne serait considérée comme l’un des indicateurs de l’existence d’une culture de responsabilité au sein des régions, notant que pour que la fonction d’audit interne réussisse, il faut prévoir un ensemble de composantes dont la plus importante est la compatibilité des composantes des conseils d’entités concernant la charte d’audit, et le souci que les auditeurs soient dotés des compétences requises et jouissent de l’indépendance, tout en garantissant qu’ils bénéficient d’une formation continue.

De son côté, le Directeur du Bureau de l’AFD au Maroc, Mihoub Mezouaghi, qui s’est félicité de ce partenariat, a fait savoir que cette crise pandémique a accéléré certaines transitions au Maroc, notamment la régionalisation avancée.

« Ces dernières années l’AFD s’est orientée, à travers ses financements, vers les territoires » a précisé Mezouaghi, notant que la mobilisation de ces financements sera un levier de performance pour les communes et que ce partenariat va renforcer les capacités d’élaboration et d’évaluation des politiques publiques.

Les investissements publics au Maroc ont atteint des niveaux importants, d’où l’importance de la bonne gouvernance afin de garantir leur efficience, a-t-il relevé, ajoutant que l’AFD va se rapprocher des acteurs locaux pour les accompagner dans ce projet.

Abordant la question climatique, Mezouaghi a affirmé que l’AFD va accompagner ce chantier « très encadré dans les stratégies du Maroc », se disant très satisfait de ce partenariat. Chantier stratégique, le projet de mise en place de la filière d’audit interne au sein des Conseils des régions s’inscrit dans le cadre de la régionalisation avancée et de la déconcentration administrative. Il vise la consolidation des acquis en matière de promotion de la bonne gouvernance territoriale.