Le Fonds monétaire international (FMI) s’est dit mardi favorable à un taux minimum mondial d’imposition sur les sociétés, une mesure prônée la veille par la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen.

 

« Nous soutenons depuis longtemps l’idée d’un impôt mondial minimum commun », a affirmé l’économiste en chef du FMI, Gina Gopinath, lors d’une conférence de presse à l’occasion de la publication du rapport du FMI sur les Perspectives de l’économie mondiale.

 

« Nous sommes très préoccupés par le fait qu’il existe un grand nombre d’écarts d’impôts, d’évasions fiscales, de pays qui envoient de l’argent dans des paradis fiscaux, ce qui réduit l’assiette fiscale à partir de laquelle les gouvernements peuvent percevoir des recettes et effectuer les dépenses sociales et économiques nécessaires », a expliqué Mme Gopinath.

 

« Nous sommes donc très favorables à un impôt minimum mondial sur les sociétés », a-t-elle souligné.

Dans un discours prononcé lundi devant le Conseil de Chicago pour les Affaires globales, Mme Yellen a appelé à une coordination mondiale des impôts payés par les multinationales, dans le cadre d’un effort visant à dissuader les entreprises à délocaliser en quête de taux plus avantageux.

« Ensemble, nous pouvons utiliser un impôt minimum mondial pour faire en sorte que l’économie mondiale prospère grâce à des règles du jeu plus équitables en matière d’imposition des sociétés multinationales, et stimule l’innovation, la croissance et la prospérité », a soutenu Mme Yellen.

« La compétitivité ne se résume pas à la manière dont les entreprises dont le siège social est situé aux États-Unis s’en sortent par rapport à d’autres entreprises dans le cadre d’offres de fusions et d’acquisitions mondiales », a expliqué Mme Yellen.

Mme Gopinath a également défendu la proposition du président américain Joe Biden de relever l’impôt sur les sociétés de 21% à 28% aux Etats-Unis pour financer son plan d’infrastructure de 2,3 trillions de dollars.

« Nous n’avons pas encore eu l’occasion d’examiner de plus près cette proposition (…) Toutefois, nous avons étudié minutieusement ce qui s’est passé en 2017, lorsque l’impôt sur les sociétés a été rabaissé de 35% à 21% », a-t-elle dit, affirmant qu’en regardant les données de plus près, l’impact de cette coupe fiscale sur les investissements aux Etats-Unis « n’était pas significatif » et a été « plus faible que ce que nous aurions anticipé a priori ».