L’industrie aéronautique, un véritable fleuron de l’économie nationale, qui a fait preuve de résilience et d’agilité durant la crise du Covid-19, tourne désormais à plein régime poursuivant sa montée en gamme.

 

Selon les derniers chiffres publiés par l’Office des changes, les ventes du secteur de l’aéronautique ont repris leur élan haussier totalisant quelque 5,179 milliards de dirhams (MMDH) à fin mars dernier, en progression de 53% par rapport à une année auparavant.

 

Ce niveau dépasse ceux enregistrés durant la même période entre 2018 et 2021, relève l’Office, ajoutant qu’en parallèle, la part de ventes du secteur dans le total des exportations gagne 0,8 point (5,2% à fin mars 2022 contre 4,4% à fin mars 2021).

 

« C’est une augmentation qui a du sens, puisque nous assistons à une réelle reprise des activités dans chacun de nos écosystèmes », a commenté Karim Cheikh, président du Groupement des industries marocaines de l’aéronautique et du spatial (GIMAS), dans une déclaration.

 

Certes, l’industrie aéronautique marocaine n’est pas encore au niveau de l’année 2019, mais il est clair que l’année 2021 a été positivement clôturée, chose qui ne peut que démontrer la solidité de la supply Chain, a fait observer Cheikh, rappelant que ce secteur a toujours affiché une croissance annuelle de plus de 17% en moyenne sur une période de 10 ans. « Une croissance qui démontre, à elle seule, la santé de notre industrie et sa viabilité », a-t-il avancé.

 

Cheikh a en outre souligné que la crise a amené des opportunités pour le Maroc où la quête de fournisseurs plus compétitifs était vitale et n’a pas empêché la confirmation de plusieurs projets d’inaugurations et d’investissements, notamment Pilatus, LPF Casablanca, ADIMA et Hexcel.

 

Et de préciser que Hexcel apportera le savoir-faire du leader mondial des matériaux composites, alors que ADIMA est spécialisée dans les pièces de moteurs et enfin, Pilatus permettra la fabrication et l’assemblage des aérostructures d’un avion complet, le PC-12, par Sabca Maroc. « Ces projets ont été réalisés malgré le contexte très complique de la crise », a-t-il assuré, ajoutant que « ces investissements sont non seulement le signe que nous sortons de la crise, mais ils révèlent le tournant majeur que prend notre industrie dans des filières à plus haute valeur ajoutée ».

 

Évoquant les perspectives du secteur aéronautique, Cheikh, pour qui toute crise est synonyme d’opportunités à saisir, a fait observer que le Maroc oriente plus fortement ses activités et sa stratégie vers de nouveaux métiers en mettant un accent particulier sur les technologies avancées de l’Industrie 4.0, sur l’innovation, la R&D, et surtout sur l’ouverture vers de nouveaux marchés en travaillant à attirer les capacités excentrées en Asie pour une relocalisation au Maroc au plus près des constructeurs et équipementiers européens.

 

Cela est un enjeu majeur de la transition écologique et de la décarbonation de la production qui fait partie de l’un des défis auxquels fait face l’industrie aéronautique marocaine, a-t-il dit.

 

D’après lui, cette décarbonation est aujourd’hui plus qu’une exigence, elle est vitale et constitue un enjeu majeur devant être pris en main d’urgence pour pouvoir rester, demain, dans la course. « Ceci dit que nous sommes une industrie globale dans un monde global, si nous ne respectons pas l’ensemble des exigences de cette filière, nous perdrons des points de position », a-t-il averti.

 

Dans ce sens, le président du GIMAS a mis en avant les efforts déployés en la matière, afin de maintenir et d’améliorer le positionnement de ce chantier, en dotant des entreprises de capacités a se fournir en énergie verte et en les accompagnant dans le processus de décarbonation via des bilans carbone et des plans zéro carbone qui constituent la clé pour réussir ce défi.

 

La reprise des exportations aéronautiques montre clairement que la crise liée à la pandémie Covid-19 est désormais derrière nous. Parallèlement, le dernier bilan d’activité de l’Office national des aéroports (ONDA) fait montre d’une forte amélioration du trafic aérien enregistré depuis la reprise des vols, ce qui laisse présager que l’année 2022 se présente sous de très bons auspices pour le secteur.