Le sommet sur l’ambition climatique, qui se tient ce mercredi au siège des Nations Unies à New York, intervient à un moment où les conséquences des changements climatiques se font de plus en plus visibles aux quatre coins du monde.
Le conclave a pour ambition d’accélérer l’action des gouvernements, des entreprises, du monde de la finance, des autorités locales et de la société civile et de pousser vers des réductions immédiates et profondes des émissions, dès maintenant et sur les trois prochaines décennies.
L’urgence de passer à l’action est une fois de plus mise en évidence par la dernière évaluation scientifique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. D’ores et déjà, les dégâts causés par la crise climatique sont considérables et les émissions mondiales de gaz à effet de serre se maintiennent à des niveaux record, met en garde l’ONU.
Des conditions météorologiques extrêmes ont frappé plusieurs régions du monde cet été, car le changement climatique augmente l’intensité des vagues de chaleur tout en provoquant des incendies, des inondations et de violentes tempêtes.
Les feux de forêt au Canada ont brûlé une superficie qui avoisine celle de l’Islande, tandis que ceux en Grèce ont forcé des milliers de touristes à fuir l’île de Rhodes. Les pompiers du Portugal ont maîtrisé un énorme incendie qui a déclenché l’évacuation de plusieurs villages, tandis que des inondations dans la ville libyenne de Derna ont fait des milliers de morts.
En outre, le monde vient de connaître le mois de juin le plus chaud jamais enregistré, avec des températures à la surface de la mer sans précédent et une étendue de la banquise antarctique d’une faiblesse record.
En effet, le mois de juin était légèrement supérieur de 0,5 °C à la moyenne de 1991-2020, battant le précédent record de juin 2019. Les températures à la surface de la mer de l’Atlantique Nord ont été “hors normes”, a noté l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Le rapport du service Copernicus de l’Union européenne sur le changement climatique, qui collabore étroitement avec l’OMM, montre les changements profonds qui se produisent dans le système terrestre à la suite du changement climatique induit par l’homme, a observé l’agence onusienne.
“Les conditions météorologiques extrêmes – un événement de plus en plus fréquent dans notre climat qui se réchauffe – ont un impact majeur sur la santé humaine, les écosystèmes, les économies, l’agriculture, l’énergie et l’approvisionnement en eau”, a noté le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
“Nous devons intensifier nos efforts pour aider la société à s’adapter à ce qui devient malheureusement la nouvelle normalité”, a-t-il ajouté.
L’agence des Nations Unies a également souligné que si les pays développés ont accru leur niveau de préparation, comme les alertes et la gestion des inondations, les pays à faible revenu restent vulnérables.
“Alors que la planète se réchauffe, on s’attend à ce que nous assistions à des précipitations de plus en plus intenses et plus fréquentes, entraînant également des inondations plus graves”, a affirmé Stefan Uhlenbrook, Directeur de l’hydrologie, de l’eau et de la cryosphère à l’OMM.
Les populations les moins responsables de la crise climatique souffrent déjà des effets des changements climatiques. Elles ont ainsi besoin d’une aide immédiate pour s’adapter et se remettre des pertes et des dommages subis.
Une attention immédiate de la part des gouvernements et des institutions financières internationales est nécessaire, d’après les experts, pour résoudre ce problème d’équité et de justice climatique, d’où l’importance du sommet en vue de souligner la volonté collective mondiale d’accélérer le rythme et l’ampleur d’une transition juste vers une économie mondiale plus équitable, reposant sur les énergies renouvelables et résiliente aux changements climatiques.
Selon les Nations Unies, l’ambition, la crédibilité et la mise en œuvre seront les trois principaux axes qui guideront la conception et les résultats du sommet sur l’ambition climatique.
Lors du Sommet de New York, les dirigeants gouvernementaux devront présenter des contributions déterminées au niveau national actualisées avant 2030, des objectifs nets zéro actualisés, des plans de transition énergétique avec des engagements à ne plus produire de charbon, de pétrole et de gaz, des plans d’élimination progressive des combustibles fossiles et des objectifs plus ambitieux en matière d’énergies renouvelables.
Tous les principaux émetteurs, et notamment les gouvernements du G20, seront invités à s’engager à présenter, d’ici à 2025, des contributions déterminées au niveau national plus ambitieuses, prévoyant des réductions d’émissions en valeur absolue et couvrant tous les gaz.