Infomédiaire Maroc – Le projet « ARIMA » portant sur l’évaluation et la simulation des risques multiples, actuels et futurs, dans la région de Marrakech-Safi a été lancé, jeudi, dans la cité ocre.

 

Ce projet se fixe pour objectif de mettre à la disposition des parties prenantes et acteurs régionaux bénéficiaires les outils nécessaires pour une meilleure prise de décision, gestion et prévention des risques naturels.

 

Financé par la Commission Européenne à hauteur d’un million d’euros et regroupant cinq partenaires à savoir la société allemande « IABG », le Laboratoire de recherche « 3GEO » de la Faculté des Sciences Semlalia de Marrakech (Université Cadi Ayyad), l’Université des Nations Unies « UNU-EHS », la société marocaine d’Ingénierie « RESING » et la Fondation de Recherche « CIMA » (Italie), ce projet répond aux besoins exprimés par les parties prenantes de la région de Marrakech-Safi en vue de bénéficier d’une évaluation intégrée des risques multi-aléas actuels et futurs, via une plate-forme pouvant soutenir des mesures de prise de décision préventives et coordonnées à l’échelle régionale.

 

S’étalant sur deux ans (2019 et 2020), le projet « ARIMA » a pour finalité, selon ses initiateurs, de développer une plateforme d’information spatiale avec cartographie digitale sur les risques multiples (MRIP) au profit de plusieurs bénéficiaires régionaux (Agence urbaine, Agence du bassin hydraulique du Tensift, Direction régionale des Eaux et Forêts, Direction régionale de l’Agriculture, protection civile, provinces…), en utilisant des méthodes novatrices d’évaluation et de simulation des risques, qui font actuellement défaut.

 

Cette plateforme fournira ainsi des informations spatiales sur les risques multiples actuels et futurs pour le système socio-écologique vulnérable sur l’ensemble de la région.

 

Ces informations permettront aux bénéficiaires régionaux d’intégrer des informations et des évaluations des risques dans leurs stratégies de gestion en la matière et d’accroître leur capacité à définir des mesures de prévention contre les risques les plus imminents pour la région, à savoir les inondations, les sécheresses et l’érosion associée aux crues.

 

Le projet « ARIMA » se déroulera en trois phases : il sera question d’abord de développer et d’appliquer des méthodes scientifiques innovantes pour identifier et évaluer les principales zones menacées par des risques multiples (inondations, sécheresse, érosion) et simuler des scénarios futurs de risques dans la région de Marrakech-Safi (jusqu’en 2050).

 

Ensuite, les résultats seront intégrés dans un système d’information spatiale multi-aléas, conçu et testé avec les bénéficiaires publics du projet.

 

Enfin, le projet fera le point sur les stratégies de gestion des risques liées aux catastrophes (GRC) existantes et proposera des solutions complémentaires, sachant que les capacités existantes de gestion des risques de catastrophes seront évaluées et renforcées si nécessaire.

 

Les résultats d' »ARIMA » permettront aux experts régionaux d’acquérir les compétences nécessaires pour mener des évaluations des risques futurs et pour intégrer plus systématiquement les informations relatives aux risques dans leur planification quotidienne, ce qui les aidera à mieux se préparer aux dangers futurs, en améliorant la planification et la hiérarchisation des mesures préventives afin de réduire les pertes et les dommages causés aux personnes, aux biens, aux secteurs économiques importants (notamment l’agriculture) et aux infrastructures critiques de la région de Marrakech-Safi.

 

Dans une déclaration à cette occasion, Sandra Mezzadri, de la société allemande « IABG » et chef adjoint du projet « ARIMA », a précisé que ledit projet s’inscrit dans le cadre de l’une des grandes politiques européennes visant à lutter contre les changements climatiques, qui est l’une des priorités aussi bien au niveau de l’Union Européenne qu’à l’échelle internationale, soulignant que le choix a été porté sur le Maroc en particulier parce que le Royaume a déjà mis en place des politiques importantes de gestion des risques.

 

« C’est la raison pour laquelle nous nous sommes rapprochés du Maroc et en particulier de la région de Marrakech-Safi », a-t-elle dit, rappelant que beaucoup de réunions ont eu lieu pendant une année pour monter ce projet avec les acteurs concernés en vue d’identifier les besoins.

 

« Nous avons identifié un besoin essentiel au niveau de la région de Marrakech-Safi de pouvoir offrir un outil standardisé et une couverture globale via une plateforme où nous allons intégrer toutes les études réalisées au niveau local notamment en matière d’impact des risques d’inondations, de sécheresse ou d’érosion », a-t-elle expliqué.

 

Selon Mezzadri, « l’idée était de faire intégrer toutes ces informations dans une plateforme commune et de travailler avec des outils technologiques de pointe et ce, afin de donner un outil d’aide à la décision aux acteurs locaux afin qu’ils puissent améliorer leurs politiques de gestion des risques naturels et prendre des mesures appropriées pour faire face à leurs impacts et, en définitive, protéger la population ».

 

Dans une déclaration similaire, le doyen de la Faculté des Sciences Semlalia de Marrakech, Hassan Hbid, a indiqué qu’il s’agit d’un projet pilote « fort intéressant et très utile » portant sur l’évaluation, la gestion et la prévention des risques naturels au niveau de la région de Marrakech-Safi, relevant qu’il aura de grandes retombées sur l’ensemble des acteurs concernés au niveau local et sur les différents secteurs socio-économiques dans la région.

 

Il a, en outre, fait remarquer, que ce projet permettra de développer une plateforme d’aide à la décision pour prévoir et prévenir tous les risques naturels, affirmant que les livrables de ce projet, qui sera piloté par des chercheurs et des décideurs, vont servir pour les autres régions du Royaume en général et en particulier à celle de Marrakech-Safi.

 

Mettant en relief l’importance du rôle que peut jouer l’université dans ce domaine, Hbid a également fait savoir que plusieurs thèses et masters vont être réalisés dans le cadre de ce projet.

 

IM