Le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont signé à Tanger une convention-cadre de partenariat portant sur la mise en place d’un mécanisme de coordination institutionnel au niveau national, régional et local pour la prise en compte de la question de la sauvegarde des tissus traditionnels et la revalorisation du patrimoine dans le domaine du développement urbain et rural.

A travers cette Convention-cadre paraphée par la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Mme Nouzha Bouchareb, et la directrice du bureau multi-pays de l’UNESCO à Rabat, Golda El Khoury, en marge de la célébration de la 34ème journée de l’architecte, les deux parties s’engagent à œuvrer pour le développement et la réalisation de programmes conjoints, à mettre l’expertise de l’UNESCO au service du développement et de la mise en œuvre des projets identifiés et à faciliter l’accès aux institutions et réseaux de partenaires engagés à leurs côtés, indique un communiqué du ministère.

« Nous multiplions les efforts pour faire valoir la priorité qu’est la sauvegarde des tissus anciens du pays, que ce soit les médinas, les Qsours et les Qasbahs, l’architecture dans le monde rural et l’architecture datant du début du 20e siècle, et ce dans le contexte de développement, de redynamisation et d’aménagement du territoire national », a fait savoir Mme Bouchareb à cette occasion, citée par le communiqué.

« Notre volonté commune avec l’UNESCO est d’œuvrer ensemble à la sauvegarde du patrimoine urbain et rural par l’intégration de la culture et du patrimoine dans les stratégies nationales, régionales et locales relatives au développement durable », a ajouté la ministre.

Les engagements pris dans le cadre de cette convention-cadre consistent également à contribuer, dans la mesure des moyens financiers éventuellement à disposition des parties, au financement de projets identifiés notamment à travers respectivement leurs réseaux de partenaires et la valorisation de leurs expertises et aussi à se mobiliser ensemble pour lever des fonds auprès des parties tierces afin de mettre en œuvre les projets identifiés.

En vertu de cet accord, l’UNESCO développera, à la demande du ministère de tutelle, des programmes de renforcement de capacités à l’attention des professionnels des institutions nationales, régionales et locales concernées par la problématique de la sauvegarde du patrimoine urbain et rural, tout en apportant son soutien au ministère dans le développement des Plans d’aménagement et de sauvegarde (PAS) des ensembles urbains historiques, y compris dans les territoires les moins urbanisés, avec une priorité accordée aux médinas.

Par ailleurs, l’organisation onusienne s’engage à apporter un appui et un accompagnement au ministère pour le lancement d’un programme de réhabilitation et de mise en valeur active notamment des Qsour, Qasbah et Greniers collectifs, ainsi que son soutien dans la prise en compte de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine culturel et architectural, dans la formalisation du programme de développement intégré des centres ruraux émergents, y compris la conception et la mise en œuvre des projets de territoire à l’échelle des centres prioritaires.

Selon le texte de la convention, l’UNESCO veillera à apporter un appui à la tutelle pour le renforcement de la prise en compte de la sauvegarde du patrimoine et de l’approche urbaine dans les cursus d’enseignement de l’architecture et de l’urbanisme au Maroc, ainsi que pour le développement de programmes de sensibilisation aux questions du patrimoine urbain et rural à l’attention du grand public et des milieux scolaires, fait savoir le communiqué.

« Cette organisation soutiendra également l’Agence nationale pour la rénovation urbaine et la réhabilitation des bâtiments menaçant ruine (ANRUR) dans la mise en place de sa stratégie d’intervention (en particulier l’élaboration des plans de rénovation urbaine et leur opérationnalisation), la mise en place de programmes de formations auprès des cadres de l’ANRUR, la mobilisation d’experts et de partenaires techniques pour la réalisation de ses missions ainsi que la mise en place de sa stratégie de communication au niveau national et local », note la même source.

Il est à noter que le patrimoine urbain est la catégorie de biens la plus représentée sur la liste du patrimoine mondial. Le Maroc est, à cette date, l’un des trois pays d’Afrique et le seul pays du monde arabe à compter le plus de biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial (9 dont 8 sont des ensembles urbains), conclut le communiqué