Le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch a souligné, mercredi à Rabat, que le ministère a alloué une enveloppe budgétaire de 55 millions  de dirhams (MDH) pour la protection du bétail.


Présentant, devant la commission des secteurs productifs à la chambre des représentants, les mesures engagées pour la protection du bétail face à la faible pluviométrie, Akhannouch a souligné que cette enveloppe budgétaire (55 MDH), allouée dans le cadre d’une première phase, est débloquée au niveau des directions régionales de l’agriculture et que le fourrage est transporté aux locaux des communes rurales reculées, en attendant l’évolution des précipitations au cours de la période à venir, précisant que 82 centres ont été affectés à la vente d’orge.


Il a relevé que la saison agricole actuelle, à l’instar des deux précédentes, a connu une diminution des précipitations, n’atteignant que 141 mm, contre une moyenne de 254 mm au cours des 30 dernières années, soit un déficit d’environ 40% par rapport à l’année précédente et de 44% par rapport à une année normale.


De même, il a affirmé que les retenues des barrages ont connu une baisse significative depuis 2015-2016, par rapport à la moyenne enregistrée les dix dernières années, ajoutant que cette situation a, certes, un impact sur le bon déroulement de la campagne agricole, mais l’état des céréales d’automne reste satisfaisant et son développement tributaire des précipitations à venir.


Par la même occasion, Akhannouch a passé en revue les grandes lignes de la nouvelle stratégie pour le secteur agricole « Génération Green 2020-2030 », qui repose sur deux piliers relevant du facteur humain et de la poursuite de la dynamique de développement agricole.


Cette vision aspire, selon le ministre de l’agriculture, à permettre à 400 000 familles d’intégrer la classe moyenne agricole et à créer une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs, en mobilisant et valorisant un million d’hectares, dans la perspective de pourvoir des possibilités d’emploi à 350 000 jeunes.


La classe moyenne agricole et les jeunes agriculteurs pourront, dans ce sens, compter sur une nouvelle génération de réglementations agricoles innovantes, en plus de l’accompagnement et la qualification des agriculteurs et le développement de leurs capacités par une nouvelle génération de mécanismes.


Pour ce qui est du deuxième pilier, des axes ont été fixés concernant le renforcement des filières agricoles dans le but de doubler le produit brut agricole et les exportations, a-t-il noté, ajoutant qu’il s’agit également de l’amélioration des circuits de distribution des produits et de la qualité et la capacité d’innovation, en plus de pérenniser le développement agricole.


« Génération Green » aura un impact économique et social important, en permettant l’accès de 350.000 à 400.000 nouvelles familles à la classe moyenne, en confirmant la place de 690.000 familles au sein de cette classe, en créant 350.000 emplois pour les jeunes et en doublant le produit intérieur brut agricole et les exportations agricoles, a-t-il noté.


A cet effet, il a relevé que l’exécution de cette stratégie nécessite une croissance annuelle du budget alloué au secteur à hauteur de 2,5% à partir de l’année 2020.


De leur côté, les parlementaires ont estimé que la nouvelle stratégie « Génération Green » du secteur de l’agriculture intervient en continuité du Plan Maroc vert, notant que le grand défi de cette stratégie s’articule autour de l’optimisation de sa mise en œuvre et du travail en faveur de la consolidation des acquis du secteur agricole. Après avoir souligné la nécessité de remédier à certaines carences enregistrées à travers le Plan Maroc Vert, les parlementaires ont appelé à intégrer la stratégie « Génération Green » dans le nouveau modèle de développement.


Ils ont, également, insisté sur l’importance de la recherche scientifique dans l’accompagnement de cette stratégie et des ressources humaines en tant que levier fondamental pour sa mise en œuvre, en plus de la protection sociale et de la formation professionnelle en tant que composantes intégrées dans la stratégie