La dynamique mondiale de promotion de l’Objectif de développement durable numéro 2, à savoir « Zéro Faim » dans le monde à l’horizon 2030, en garantissant la sécurité et la souveraineté alimentaires, est plus que jamais d’actualité. D’abord, en raison de la crise mais aussi en raison des incertitudes liées à la situation géopolitique mondiale. C’est dans ce cadre que les présidents et vice-président de trois conseils régionaux du Maroc, qui participent au 4ème sommet mondial des régions sur la sécurité et la souveraineté alimentaires au Chili, ont mis en avant les efforts déployés par leurs régions pour contribuer à jeter les bases d’une agriculture durable, garantir la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition.

Le président du Conseil de la Région Rabat-Salé-Kénitra, Rachid El Abdi, a affirmé que ce sommet des régions représente une opportunité pour conforter les résultats des trois premiers sommets des régions, tenues respectivement à Dakar (2010), Medellin (2012) et Cuenca (2018) (…), ajoutant qu’il doit marquer un nouveau départ pour une véritable prise de conscience sur la voie de la concrétisation des engagements des régions en faveur de la sécurité alimentaire. Rachid El Abdi, qui est également le président de l’ORU-FOGAR (Organisation des Régions Unies/Forum global de gouvernements régionaux et d’associations de régions) a fait le constat alarmant que « le monde n’est plus en voie de mettre un terme à la faim et à la malnutrition sous toutes ses formes d’ici 2030 », ajoutant que les difficultés ne font que grandir à cause de la pandémie. Cette situation constitue, selon El Abdi, « une sonnette d’alarme pour nos régions afin de trouver en urgence les solutions adéquates et nous pousser à mutualiser nos efforts dans ce sens ». Pour sa part, le président du Conseil de la Région Fès-Meknès, Abdelouahed El Ansari, a souligné la « préoccupation politique » que représente le monde rural au Maroc en raison de son importance démographique (40% de la population) et son étendue géographique (90% du territoire).

Toutefois, signale El Ansari, la population rurale est sujette à un « faible développement humain » marqué par des inégalités persistantes, un enclavement territorial, une pauvreté accentuée et une vulnérabilité qui sont autant de freins au développement. De son côté, Taoufik El Bourch, vice-président du Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, a indiqué que les directives royales pour l’amélioration des conditions de vie des concitoyens dans les zones rurales du royaume « ont aidé nos gouvernements, au fil des années, à formuler des politiques et des programmes efficaces pour faire avancer les objectifs de développement durable ».

El Bourch a évoqué dans ce sens le Plan Maroc Vert qui a été mis en œuvre à partir de 2008 pour « préserver les ressources naturelles, assurer la sécurité et la souveraineté alimentaires de la nation et améliorer les conditions de vie de nos agriculteurs et de leurs familles ». Le vice-président du Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima s’est lui aussi montré pessimiste sur les perspectives d’une « famine à l’horizon », ajoutant que « la pénurie de nourriture et d’eau déstabilisera nos sociétés plus qu’une crise énergétique » et que seule la conjugaison des efforts pourrait encore sauver les populations.

Soulignons qu’outre les trois responsables régionaux, la délégation marocaine au 4ème sommet mondial des régions sur la sécurité et la souveraineté alimentaire est composée de Saleh El Aaboudi, président du conseil de la région de l’Oriental, Abdelilah Rachidi, membre du même conseil, et Sanae Kaddour et Ousama El Amrani, membres du Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.