Infomediaire Maroc – Les dés sont jetés. Le protectionnisme aura probablement été le (gros) mot de 2018 et pas simplement aux Etats-Unis. Une nouvelle (vieille) forme de protectionnisme est (à nouveau) d’actualité : les limites aux importations dans les pays qui connaissent un déficit extérieur majeur, englués qu’ils sont dans une croissance structurellement affaiblie. Et selon une analyse d’EulerHermes, l’Algérie répond à tous ces critères : elle devrait enregistrer un déficit de son compte courant de -10% de PIB et une croissance de +2,7% en 2018. Et elle vient de mettre en œuvre le (mauvais) traitement.

De fait, l’Algérie a perdu du terrain en termes d’attractivité depuis déjà quelques trimestres. Une enquête effectuée au 1er trimestre par EulerHermes (le baromètre export France) montre que l’Algérie a perdu sa place dans le Top 10 des destinations visées à l’exportation par les entreprises françaises, c’est-à-dire celles qui concernent les nouveaux débouchés : quelque peu paradoxal dans une année où le rebond du prix du pétrole devrait donner une bouffée d’air au pays. Paradoxal encore quand on sait que le pays fait partie des 44 pays qui ont signé un accord pour le lancement d’une zone de libre-échange continentale en Afrique.

Les nouvelles mesures protectionnistes vont encore aggraver la perception que les entreprises étrangères se font de l’Algérie : des taxes de 60% à 200% seront appliquées sur un éventail très large de produits finis importés. L’idée est de favoriser une relocalisation de ces productions en Algérie. L’évidence montre toutefois que l’Algérie pourrait rapidement se trouver confrontée à des pénuries. Une telle matérialisation de ce choc aura deux conséquences complémentaires : continuer d’importer impliquera une hausse des prix, tandis que le risque pénurie pèsera sur la croissance.

Rédaction Infomediaire.