Trois artistes marocains exposent leurs oeuvres au prestigieux Salon d’Automne de Paris, un rendez-vous annuel incontournable d’art contemporain, dont le vernissage de la 118ème édition a eu lieu mercredi soir, sur les Champs Elysées, avec la participation d’artistes représentant une cinquantaine de pays.

 

Le Salon, qui s’inscrit, selon ses organisateurs, dans l’élan dynamique d’un nouvel automne culturel dans la capitale, revient du 28 au 31 octobre, après une édition online en 2020, imposée par la pandémie du Covid-19.

 

Exposition indépendante, le Salon d’Automne qui a pour objectif fondateur de promouvoir les avant-gardes et les esprits novateurs de leur temps, réunit cette année 1.000 œuvres de 890 artistes sélectionnés et 161 nouveaux participants de 43 nationalités.

 

L’art contemporain marocain y est représenté par les artistes Abdelkader Meskar, Maria Kermadi et Noureddine Rejraji.

 

Habitué de ce célèbre salon d’art de renommée internationale, qui s’est imposé depuis sa création en 1903 comme le rendez-vous de la création contemporaine d’artistes venus du monde entier, Abdelkader Meskar, ancien professeur de dessin qui vit et travaille entre Paris, Milan et Marrakech, en est à sa dixième participation.

 

En 2019, il a remporté le Prix Taylor pour son oeuvre “La roue du bonheur”.

 

Cette année, ce natif de Casablanca en 1961, qui a à son actif plusieurs expositions au Maroc et à l’étranger, participe avec un tableau (100×70 cm- technique mixte) intitulé “Composition” qui représente “la synthèse d’une expérience de plus de trente ans.

 

Cette oeuvre « se base sur l’ordre et le désordre, avec une fusion entre matière et couleurs qui sert à transmettre et partager mes émotions”, a-t-il expliqué.

 

Pour l’artiste, « peindre, c’est vivre ». « Je peins pour faire partager aux autres le plaisir que j’éprouve, la joie, la vie, la paix intérieure. M’exprimer librement, être libre. Je fais, je ne pense même pas du tout ! J’ai envie. Je peins, c’est tout. L’art lave notre âme de la poussière du quotidien… ».

 

De son côté, Maria Kermadi, qui participe pour la quatrième fois au Salon d’Automne, expose une toile (100×200 cm – technique mixte sur toile) baptisée « Quatre saisons ».

 

L’artiste affirme que son oeuvre représente les quatre saisons de l’année avec notamment la verdure du printemps et l’aridité de l’été avec un recours assez souvent aux couleurs du Maroc; l’ocre, le rouge, le bleu et le vert, entre autres.

 

Pour elle, la participation à ce grand événement artistique représente une “renaissance” après la pandémie du Covid-19. Etape importante dans la carrière de tout artiste, la présence au Salon d’Automne de Paris qui se poursuit jusqu’au 31 octobre, permet aussi de faire connaître les artistes marocains auprès d’un large public au-delà des frontières nationales.

 

Artiste-peintre passionnée et authentique, Maria Kermadi, qui affectionne particulièrement l’abstrait, plonge le public dans son univers personnel, où elle sublime la réalité par le rêve, en explorant toutes les voies de la beauté. Elle puise son inspiration dans son enfance imprégnée de paysages marocains. De Fès, Taza et Safi, elle a gardé les couleurs de la poterie, le bleu de la mer et l’ocre de la terre.

 

L’autre représentant du Maroc à cet événement est l’artiste et sculpteur Noureddine Rejraji, qui se définit comme artiste éco-responsable.

 

Le jeune artiste originaire de Marrakech, qui participe pour la deuxième fois à cet événement après avoir remporté le prix du Salon en 2019, invite les visiteurs à découvrir sa technique artistique mixte par le biais d’un tableau (200×200) baptisé “The Crow -R-” en en pneu, fibre de palmier, résine et chambre à air.

 

Au travers des courbes et de l’opposition des matières, l’artiste, né en 1982, invite à une immersion dans un univers de réflexion et de rêveries.

 

L’artiste s’est dit très fier de revenir à nouveau au Salon d’Automne de Paris, une excellente vitrine pour l’art et les artistes contemporains.

 

Cette grand-messe, placée cette année sous le patronage du président Emmanuel Macron, lui offre également l’occasion de partager son art et son univers avec le grand public. Il a formulé le vœu de pouvoir offrir à l’art marocain une autre distinction à l’occasion de ce salon.

 

L’esthétique des œuvres de Rejraji repose essentiellement sur la récupération d’objets; le pneu, la chambre à air et la fibre de palmier. Son Art, est celui de la réutilisation à 100% et de la transformation des matériaux, ce qui l’inscrit dans une attitude écologique de recyclage dynamique et profitable pour l’environnement.

 

Ouvert ce jeudi au public, le Salon d’automne de Paris, qui se poursuivra jusqu’à dimanche, s’est imposé comme acteur et témoin essentiel de l’émergence des plus importants mouvements artistiques du XXème siècle : fauvisme, surréalisme, cubisme, art abstrait…

 

Le Salon qui a accueilli les plus grands noms de la peinture moderne, dont Cézanne, Picasso ou Dali, est présenté en 17 sections, rigoureusement sélectionnées et organisées pour une meilleure lecture des œuvres.

 

En dehors des classements par disciplines – gravure, sculpture, dessin, photographie, Art Digital, vidéo, architecture, art environnemental, livres d’artistes -, plusieurs sections sont réservées à la peinture dans ses différentes tendances picturales (synthèse, abstraction, émergence, expressionnisme, figuration subjective, figures et essais, mythes et singularité, convergences).

 

Outre les expositions, le Salon propose aussi des concerts, des conférences et des tables rondes sur l’art ainsi que des hommages à plusieurs figures artistiques mondiales.