L’ex PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, qui a fui lundi le Japon où il était assigné à résidence dans le cadre d’un procès pour des malversations financières présumées, ne sera pas extradé s’il vient en France, a déclaré jeudi la secrétaire d’Etat française à l’Economie, Agnès Pannier-Runacher.

« Nous n’extraderons pas M. Ghosn » s’il venait à se rendre en France, a affirmé la responsable sur la chaîne BFMTV, soulignant que « la France n’extrade jamais ses nationaux ».

« Nous appliquons à M. Ghosn comme à Monsieur tout le monde les mêmes règles du jeu mais cela ne nous empêche pas de penser que M. Ghosn n’a pas à se soustraire à la justice japonaise », a-t-elle dit.

La porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères avait indiqué mardi que les autorités françaises « n’ont pas été informées » du départ de l’ex-PDG de Renault-Nissan du Japon et « n’ont eu aucune connaissance des circonstances de ce départ ».

« Les autorités françaises ont appris par la presse l’arrivée de Carlos Ghosn au Liban. Celui-ci faisait l’objet de poursuites judiciaires au Japon, avec des mesures destinées à éviter qu’il ne quitte le territoire japonais », avait ajouté la porte-parole du Quai d’Orsay.

Carlos Ghosn avait confirmé lui même son arrivée lundi au Liban, son pays d’origine, affirmant, dans un document rendu public par ses porte-parole, qu’il n’a pas fui la justice. « Je me suis libéré de l’injustice et de la persécution politique », avait-il dit.

Assigné à résidence à Tokyo depuis plusieurs mois, après 130 jours de détention, depuis sa dernière libération le 24 avril dernier, le magnat déchu de l’automobile attendait d’être jugé à partir d’avril 2020 pour des malversations financières présumées.