Avec un volume de 3,5 millions de tonnes de céréales à fin avril 2020, les ports nationaux ont permis d’assurer la continuité d’approvisionnement du Royaume en cette denrée stratégique dans les meilleures conditions, selon l’Agence nationale des ports (ANP).


Ceci est grâce aux mesures opérationnelles mises en place par l’ANP pour fluidifier le transit portuaire et à la mobilisation de l’ensemble des partenaires concernés, indique l’ANP dans un communiqué.


La situation de sécheresse ayant marqué la campagne agricole de cette année et son corollaire d’exonération des importations des céréales des droits de douanes, conjuguée à la situation de crise sanitaire liée au Covid-19 ont eu des impacts directs sur le déroulement de la campagne d’importation des céréales via les ports de commerce. Dans ces circonstances difficiles, le trafic portuaire des céréales a connu un niveau exceptionnel à la fois en termes de volumes traités et en nombre de navires céréaliers reçus par les ports gérés par l’ANP.


A ce titre, les services de l’Agence ont doublé de vigilance pour faire face à une situation de pointe exceptionnelle, note la même source, précisant que la mobilisation a été totale pour assurer un encadrement de proximité des opérations d’accueil et de traitement des navires de céréales.


L’encadrement mis en œuvre par l’ANP, pour assurer la continuité de l’approvisionnement du pays en céréales, s’est matérialisé, entre autres, par l’adaptation des leviers de régulation en vigueur notamment la décision n°30 relative au traitement des navires céréaliers sur les quais banalisés à compter du 21 mars 2020. Ladite décision a permis de répondre efficacement aux spécificités du moment d’une part, et d’acter une harmonisation et une généralisation des nouvelles règles aux autres ports assurant le transit du trafic des céréales d’autre part.


L’une des décisions importantes prises par l’ANP pour améliorer davantage les conditions de transit portuaire des céréales consiste en le renforcement de l’offre portuaire par l’ouverture, en plus des terminaux spécialisés, de quais banalisés au trafic des céréales. Ceci a permis de porter le nombre de quais pour le traitement des navires céréaliers à (i) cinq voire jusqu’à 7 postes au port de Casablanca (au lieu des deux postes spécialisés des silos dédiés à ce trafic) et à (ii) deux postes dans les autres ports (au lieu d’un seul poste des silos). Ce nombre n’est pas figé et reste adaptable à chaque fois que c’est nécessaire en fonction des conditions d’exploitation de chaque port et de la situation des navires, toutes catégories confondues, en attente au niveau de la rade.


Les différentes mesures prises, en plus des concertations au quotidien entre les services de l’ANP et les intervenants dans la filière céréalière, ont permis d’atteindre des résultats honorables puisque les flux massifs et concentrés des navires ont pu être absorbés sur les premiers mois de l’année 2020. Les ports spécialisés dans le traitement de ce trafic (Nador, Casablanca, Jorf Lasfar, Safi et Agadir) ont ainsi assuré le transit de 3,5 millions de tonnes marquant ainsi un fort rebond de 38% en comparaison avec la même période de l’année écoulée. Cette activité a été marquée par une forte concentration aux ports de Casablanca et Jorf Lasfar qui ont traité respectivement 54% et 22% du trafic global des céréales.


Les services portuaires ont également connu un saut qualitatif, puisque les cadences de manutention au port de Casablanca à titre d’exemple, ont marqué un fort rebond de 23%, avec un rendement moyen de 10.000 Tonnes/Navire/Jour, contre environ 8.100 Tonnes/Navire/Jour durant la même période de l’année écoulée. Au niveau des terminaux spécialisés, ces cadences peuvent atteindre 13.000 tonnes/Navire/jour, précise l’ANP.


Malgré ces résultats plus que satisfaisants, le processus de transit portuaire des céréales aurait pu atteindre des performances plus importantes avec une mobilisation et une réactivité positives de l’ensemble des acteurs de la filière afin d’accompagner l’ANP dans tout ce qu’elle entreprend pour une meilleure optimisation de l’utilisation des infrastructures d’accostage, ajoute le communiqué.


Cette conjugaison des efforts par les différents acteurs est d’autant plus nécessaire que l’efficacité globale de la chaîne de transit dépend de la concordance des opérations de déchargement des navires, de la durée de stockage dans les silos et du rythme d’évacuation des cargaisons en dehors de l’enceinte portuaire, souligne l’ANP, relevant « certains dysfonctionnements de la chaîne logistique, liés principalement à l’accélération des rythmes d’évacuation des cargaisons par la mobilisation accrue des moyens de transports et à la réduction des délais d’ensilage des cargaisons afin d’améliorer les délais de séjour des navires à postes ».


« Ces dysfonctionnements engendrent un ralentissement des opérations de déchargement, un délai de séjour prolongé du navire à quai et, par voie de conséquence, de longues attentes de navires en rade. Leur prise en charge, conjuguée aux efforts déjà entrepris pour augmenter la capacité d’accueil et de stockage, permettra et d’améliorer le processus de transit portuaire des céréales et de faire face au grand nombre d’arrivées attendues des navires céréaliers », conclut la même source.