L’Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC) a organisé une conférence de presse ce mercredi 26 février à 15h30 pour présenter le Rapport d’Activité 2019 des acteurs marocain du capital investissement.

Cette étude est réalisée pour la 12ème année consécutive par le Cabinet Grant Thornton sous la houlette de la Commission Etudes& Statistiques de l’AMIC présidée par M. Adil Rzal, Président de l’association.

Le rapport d’activité annuel couvre 20 sociétés de gestion (dont 2 dédiés à l’infrastructure) gérant plus de 50 fonds (17 actifs, les autres en phase de désinvestissement ou désinvestis) et représente ainsi la quasi-totalité des sociétés de gestion ayant un bureau au Maroc.

Les fonds transrégionaux s’accaparent 73% des levées pour le Maroc depuis 2012 et adoptent tout naturellement une forme juridique étrangère pour des raisons liées aux contraintes de change, à la fiscalité et à la non connaissance de l’OPCC par les investisseurs étrangers.Les fonds locaux, soit 26% (en valeur), privilégient les véhicules juridiques marocains (OPCC et SA).

Signe d’une maturité croissante et notamment d’une professionnalisation des équipes de gestion et de la confiance qu’elles inspirent aux investisseurs,l’indépendance des sociétés de gestion se renforce d’année en année pour atteindre 84% pour les années 2017 à 2019(4ème génération de fond).

CAPITAUX LEVES

En 2019, les capitaux levés dépassent le milliard (1,18 Mlds MAD). Les levées de fonds atteignent un montant global de 4,2 Mlds MAD sur la période 2017 – 2019. En seulement 3 ans, la 4ème génération de fonds a donc déjà largement dépassé les levées de la 3ème génération (2011-2016) qui s’élevaient à 3,6 Mlds MAD.

A partir de 2017, les organismes de développement internationaux, et plus particulièrement ceux établis dans l’Union Européenne, apportent plus de la moitié des fonds levés et représentent ainsi 2/3 des levées de la 4ème génération de fonds.

Par contre, les compagnies d’assurance locales sont complètement absentes depuis 2017 et les caisses de retraite contribuent à hauteur d’1% des levées.

INVESTISSEMENTS

En 2019, 765MMAD ont été investis dans 9 PME et 4 entreprises ont bénéficié de réinvestissements.A ce jour, ce sont plus de 210 entreprises qui ont reçu un montant global d’investissement en capital de 15,3 Mds MAD.

Les fonds restent généralistes. Avec 34% des investissements réalisés en 2019, le secteur industriel s’arroge encore la première place tandis que celui des services et transport arrive en seconde position avec 1/4 des investissements. Plus de 85% des investissements sont réalisés dans les régions de Casablanca-Settat (69%) et de Rabat-Salé-Kénitra.

La majorité des montants investis (93%) par les fonds de 4ème génération le sont dans des entreprises en phase de développement et 6%sont consacrés à des opérations d’amorçage et risque.

On constate une augmentation significativedu nombre de deals de plus de 100 MMAD entre les 3ème et  4ème génération de fonds (de 13% à 23%) ainsi que des transactions entre 10 et 20 MMAD (de 10% à 19%).

La taille des fonds a permis de doubler en deux générations les tickets moyens d’investissements pour le développement, la transmission et le retournement passant de 43 (2006-2011) à 92 MMAD (2017-2019). Le ticket moyen pour les entreprises en phase l’amorçage/risque est de 8 MMAD.

DES INVESTISSEMENTS

Avec 11 actes de désinvestissement, les sorties de l’année 2019 atteignent près de 800 MMAD. Ce résultat constitue le 2ème record après l’année 2017 (968 MMAD) pour les sorties effectuées ces 10 dernières années.

Avec 2 Mds MAD, le montant des sorties effectuées en 3 ans (2017-2019) est plus important que le montant atteint (1 Mds MAD) par la 3ème génération de fonds (2012-2016).

A fin 2019, les fonds ont réalisé 122 actes de désinvestissement. Les sorties auprès des industriels et du marché secondaire représentent 60% des montants désinvestis.

PERFORMANCE DU CAPITAL INVESTISSEMENT

Le TRI brut moyen calculé sur la base de 84 cessions effectives est de 14% sur la période 2000 à 2019.

Le multiple global du secteur est de 2 (1,2 pour l’amorçage/risque – 2,3 pour le développement et 1,8 pour la transmission). La durée moyenne de détention des participations est de 6,1 ans depuis plusieurs années.